« Astérix et Obélix : l’empire du Milieu »: nos tops et flops du sauveur autoproclamé du cinéma français
Nul ne peut désormais l'ignorer : « Astérix et Obélix : l’empire du Milieu » est sorti en salles hier, mercredi 1er février. Les mangeurs de sanglier n'étaient plus revenus au cinéma, en prise de vue réelle du moins , depuis « Au service de Sa Majesté » de Laurent Tirard en 2012.
L'événement est d'autant plus considérable que son réalisateur, Guillaume Canet a annoncé un peu partout ( il faut dire qu'il truste tous les médias de la terre depuis un mois) que du succès du film dépendait ni plus ni moins que tout l'économie du cinéma français .
Donc même si on sait que «Astérix et Obélix : l’empire du Milieu» ne parviendra pas à détrôner le cultissime «Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre» et ses 14,5 millions de spectateurs, Pathé et Canet misent sur 6 millions de spectateurs.. .
Un objectif qui devrait etre atteint malgré un avis mi figue mi raisin de la rédaction avec quelques réussites et quelques ratés qu'on vous détaille de suite :
- Glop ; l'esprit Uderzo- Gosciny pas trahi
Si l’auteur des «Petits mouchoirs» s’est appuyé sur un scénario original, alors que les autres adaptations cinématographiques en prises de vues réelles sont adaptées des bandes dessinées imaginées par René Goscinny et Albert Uderzo, il reste assez fidèle à l'esprit des créateurs.
Il trouve souvent le ton de Goscinny et Uderzo, cette façon d'empiler les références, de «La Chèvre» à Jul, les jeux de mots et de lire le monde contemporain dans le miroir d'une antiquité fantasmée
- Pas Glop : trop speed et sans liant
Niveau mise en scène, Canet ne semble pas avoir trouvé la potion magique , la faute à un montage qui joue la frénésie au lieu du rythme, à une réalisation qui manque de cohérence d'ensemble, à des effets spéciaux un peu vielliots et pas très bien exploités, et à des scènes de combats de kung-fu ou de scènes de batailles bien peu excitantes..
Glop: certains acteurs s'en sortent avec les lauriers
...Les lauriers qu'arbore, au sein d'un casting inégal, Vincent Cassel, assez impérial dans un rôle de César qui lui va très bien.
On saluera aussi la performance de Gilles Lellouche qui arrive- presque- à faire oublier Depardieu avec une interprétation plutôt tendre d’Obélix, ou encore José Garcia, absolument irrésistible en Biopix, scribe flagorneur de César.
Pas Glop: Overdose de caméo
Le film manque d'un fil conducteur et apparait assez vite comme une suite de sketchs mal agencés, ponctués de caméos opportunistes pour rameuter les 16-25 ans, le public qu'on attend dans les salles...
A voir les pauvres apparitions d' Angèle (Falbala), McFly et Carlito (Radius et Cubitus) ou Orelsan en Titanix on se dit que c'est surtout un argument de taille pour attirer les fans dans les salles obscures mais que leurs interventions ne déclenchent pas vraiment la folie dans non zygomatiques.
Le film semble enchaîner les saynètes où chacun fait son petit numéro dans son coin sans trop se soucier de l'ensemble.
Au final :« Astérix et Obélix : l’empire du Milieu » : aura couté 65 Millions, soit l’un des films français les plus chers jamais produits (mais pas autant qu’Astérix aux Jeux Olympiques et ses 76 Millions).
Pour un résultat pas déshonorant certes ( pas autant que certains qui crient à l'infamie le disent ici et là) mais pas non plus follement enthousiasmant..