"Petite, je me souviens m'être fait la remarque que les hommes, eux, n'étaient pas aussi soucieux de leur apparence. Exempts de cette inquiétude constante qui taraude les femmes, ils peuvent exceller dans les domaines qu'ils investissent alors que nous sommes constamment inquiètes du regard qu'on porte sur nous."
Naïri Nahapétian quitte définitivement l'Iran en 1979 lors de la révolution islamique. À seulement 9 ans, elle est séparée pour toujours de sa famille, ses amis, sa communauté très soudée, ses repères. Dans quitter Téhéran, témoignage puissant qui vient de sortir dans la collection Bayard Récits, elle raconte cet exil de cet enfant qui fuit la révolution islamique d’Iran, seule avec sa mère.
Pourquoi son père n'a t elle jamais pu les réjoindre ? Naïri Nahapétian, autrice reconnue de romans policiers, se lance dans une enquête pour comprendre ce qui l’a privée de son père.
Dans cette autobiographie qui se lit comme un polar, Naïri Nahapétian nous livre une véritable enquête sur les causes de sa séparation avec son père,et nous raconte aussi son pays, sa culture, la société iranienne, son enfance, son adolescence, sa vie de maman et son métier de journaliste.
Un texte sensible et personnel, de la solitude à Paris aux premières violences subies par une jeune femme, en passant par les réunions de familles chaleureuses à Téhéran, qui émeut le lecteur.
2. Le gardien de Téhéran, Stephanie Perez - Plon
"- Si tu voyais le tableau... des taches de couleurs dans tous les sens, mon fils de 3 ans ferait pareil. Et la reine achète ça pour le prix de dizaines de tapis. C'est n'importe quoi. Ce pays a perdu la tête. Cyrus se garde bien de faire un quelconque commentaire et trouve le manutentionnaire fort imprudent de se risquer à une telle critique. La Savak rôde partout, on dirait qu'il l'a oublié.
Il sourit, comme chaque fois qu'il ne sait pas quoi dire, et s'empresse de fermer les portes arrière de la camionnette, dans un claquement sourd.
Il vaut mieux ne pas trop traîner ici. Et le sens de l'art contemporain, il ne s'en est jamais vraiment soucié jusqu'à présent. Un truc de riches, oui."
Printemps 1979, Téhéran.
Alors que la Révolution islamique met les rues de la capitale iranienne à feu et à sang, les Mollahs brûlent tout ce qui représente le modèle occidental vanté par Mohammad Reza Pahlavi, le Chah déchu, désormais en exil. Seul dans les sous-sols du musée d'Art moderne de Téhéran, son gardien Cyrus Farzadi tremble pour ses toiles.
Au milieu du chaos, il raconte la splendeur et la décadence de son pays à travers le destin incroyable de son musée, le préféré de Farah Diba, l'Impératrice des arts.
Mais que deviendront ces joyaux que les religieux jugent anti islamiques ? Face à l'obscurantisme, Cyrus endosse, à 25 ans à peine, les habits un peu grands de gardien d'un trésor à protéger contre l'ignorance et la morale islamique.
Stéphanie Perez raconte, dans une langue déliée et fluide, la folle destinée du gardien du musée de Téhéran, un homme seul face à la menace des religieux fanatiques qui a réussi à sauver 300 chefs d’œuvre d'art moderne, le trésor de l'Impératrice des arts ou quand la petite histoire se même à la grande Histoire !
|