Polars français: trois nouveautés sur le grill de nos critiques
Au dernier festival Quais du polar de Lyon, on a fait notre marché parmi les auteurs présents et on a eu envie d'en dégager trois parmi nos lectures les plus marquantes :
1. Les dévorés ; Thibaut Solano- Robert Laffont ( la bête noire)
"Les films de zombies dénoncent le racisme et la société de consommation. C’est nous qui nous zombifions en allant faire nos courses de Noël début novembre. C’est de gauche, ça ! Alors que les croque-mitaines, Freddy, Vendredi 13 et compagnie, c’est toujours des jeunes qui couchent avant le mariage et qui du coup se font punir par le grand méchant loup… C’est de droite !"
Journaliste enquêteur à Clermont
Un cadavre retrouvé émasculé dans une voiture. Une petite fille qui disparaît mystérieusement lors du marché de Noël. Ça fait beaucoup pour une ville comme Clermont-Ferrand, non ? C’est du moins ce que ces événements laissent comprendre à Simon, journaliste à La montagne, le quotidien du coin.
Se prenant au jeu de l’enquête, il va tenter de résoudre ces sordides histoires quitte à se mettre parfois lui-même en danger…ener l’enquête avec les journalistes de l’Eclair aux côtés de Simon en passant de la place de Jaude à Chamalières et jusqu’à Saint Ours, l’auteur nous balade de fil en aiguille avec une plume haletante et compulsive.
Une nouvelle enquête addictive de Simon Magny, le journaliste de Clermont-Ferrand .
Thibaut Solano, journaliste de profession enrichit son polar bien ficelé d'une analyse fine des maux de notre société.
Une intrigue pleine de fausses pistes et de péripéties qui nous tient en haleine jusqu'au dénouement final.
Les dévorés / Thibaut Solano Editions Robert Laffont / La bête noire.
"Aujourd'hui, le véritable patron d'Acapulco, c'est lui. Ni le maire, ni le gouverneur de l'Etat du Guerrero, ni même la police ne bouge une oreille sans lui en référer. Il fait la loi dans sa ville natale. Et tout le monde lui mange dans la main car celui qui ne le fait pas s'expose à des représailles. Sous des airs sympathiques et bonhommes, Roberto est un véritable requin. Il aurait très bien pu prospérer dans les affaires légales, mais l'appât du gain a été plus fort que tout. En bon chef d'entreprise, il a réussi à faire fructifier son capital avec un maître mot : diversification.
Quand certains concurrents se contentent de la drogue, de la prostitution, ou du racket, lui, a investi plusieurs secteurs à la fois. Le risque était grand d'être débordé par l'envergure du business, certains s'y étaient déjà essayés et s'en étaient déjà mordu les doigts, mais Roberto a su mettre en place un système qui fonctionne et lui rapporte énormément d'argent. Seul domaine auquel il ne touche pas : les filles. Pas son truc, la traite des êtres humains. Trop compliqué à gérer, et Olivia l'avait prévenu : si elle apprenait qu'il avait mis le doigt dans cet engrenage, elle le quitterait sur le champs. "
Lady Héroïne..
"En percevant les faibles vagissements de ses enfants, elle releva les yeux et aperçut ce qu'elle prit pour un signe : la flèche d'une église. Elle pressa le pas, traversa un immense boulevard et un parvis. La porte de Notre-Dame-de-l'Assomption était fermée à clé. Mais le porche abrité de l'édifice protégerait ses petits du froid et de la pluie qui commençait tout juste à tomber.
Elle souleva l'un des rabats et caressa les deux fronts tièdes. Elle offrit à ces visages plissés un sourire tremblant, avant de refermer le carton."
L'Aide sociale à l'enfance, décor d'un thriller haletant
Deux bébés, des jumeaux, sont adoptés. Malheureusement ils ne resteront pas ensemble. Tony dont les parents d'adoption auront un accident se retrouvera balloté d'une famille d'accueil à l'autre. A 18 ans il veut tout faire pour poursuivre des études mais quand on n'a rien et que les aides cessent, c'est bien difficile de tenir le coup.
Un jour, sa copie conforme se présente devant lui et lui propose un deal qui l'aiderait financièrement et il rendrait service à ce frère retrouvé...Mais que se cache-t-il derrière tout ça?
Remarquée par nos soins avec les Cicatrices, Claire Favan aborde dans son dernier roman en date le sujet de la gémellité et des services sociaux à l’enfance. Des personnages au destin trouble happent le lecteur qui devient vite addictif .
Dès le début on est pris par la folle destinée de ces jumeaux séparés à la naissance.
Certes, devant le tableau sombre donnée par l'autrice, on ne ressort pas de cette lecture très positif quant au sort des enfants confiés à l'ASE.
Mais niveau efficacité narrative, le roman se tient là : l’écriture est simple, fluide, on y dénote aucun temps mort. Claire Favan prend le temps d’approfondir les personnages avant l'emballement final.