Le mystère de la femme sans tête de Myriam Leroy
"Tu lui prêtes tes affects. Tu ne te préoccupes pas de ceux qui vont taxer ce parallèle d'obscénité, parce que s'il y a une chose dont tu ne doutes plus, c'est qu'il existe un lien d'humiliation unissant toutes les femmes, comme un cordon, qui se déploie de cou en cou à travers les âges. Une communauté secrète dont les archives, qu'on s'emploie à détruire, dégoulinent de pisse, de bave et de sperme. Tu ne sais plus où tu as lu que le point commun entre les femmes, le seul peut-être, c'est qu'on les traite comme des femmes. Tu ne saurais mieux dire."
Intriguée par le titre et ayant en mémoire l'épatant Les yeux rouges, son livre précédent dans lequel Myriam Leroy racontait le harcèlement en ligne dont elle a été l’objet, j’ai plongé dans ce livre sans rien connaitre de l’histoire. Le mystère de la femme sans tête raconte la vie de Marina Chafroff, pourquoi elle s’est livrée aux allemands en 1942 (en Belgique) et pourquoi elle a été décapitée.
Le roman alterne ces chapitres « narratifs » et ceux qui expliquent l’enquête de Myriam Leroy à commencer par les raisons qui l’ont poussé à écrire ce livre.
Et puis Marina rencontra Youri. Elle se prit ce garçon en pleine figure comme on marche sur un râteau, un coup de manche au milieu du front.
Si le mystère de la femme sans tête n’en est plus un en refermant ce livre, son personnage reste avec ses zones d’ombre. L’image qu’en livre un de ses fils encore vivants contraste avec les éléments que l’écrivaine découvre au fur et à mesure de son écriture. On a le sentiment d’une femme qui étouffe dans le rôle que la société lui a assigné et qui se rebelle en faisant acte de résistance.
Ce qui est certain c’est que cette femme qui a sauvé des vies et que l’histoire n’a pas retenu existe à nouveau grâce à la plume, alerte et intense de Myriam Leroy.
Le mystère de la femme sans tête,; Myriam Leroy éditions du Seuil