nom des gensY allant  un peu à reculons (peut-être à cause de la présence de Lionel Jospin qui avait fait tant parler lors de la présentation du film à Cannes ), Le nom des gens fut pour moi  la plus belle révélation cinématographique  de   2010.

Loin des films français qui sortent régulièrement  en salle, ( les habituelles comédies lourdaudes ou  drame intimiste bourgeois), le 2e film de Michel Leclerc émerveille,  tant par l'habileté du scénario,  que l'inventivité de la mise en scène.

Les premières minutes du film peuvent faire penser  au Woody Allen du début ,  avec ses idées  de réalisation mélant  humour et gravité ( par ex  dans sa façon d’interpeller le spectateur), mais le film dégage très vite un charme bien à lui,  et  qui nous enchante  par les thèmes qui sont abordés, dans des contrées rarement abordées par le cinéma français :  les sans papiers,le clivage gauche droite,  la libido féminine ...

 Le film ne cessera  dès lors de naviguer entre questions existentielles sur fond de sexe et de politique, sans jamais omettre de nous raconter une belle histoire d’amour entre ces deux êtres que tout sépare a priori ( l’âge, les convictions politiques, l’éducation…) mais qui vont s’aimer plus que tout , malgré, ou grâce à, ses embuches.

Le film émeut  beaucoup aussi  par ce qu’il dit sur les relations familiales,   et par le soin porté à tous les personnages secondaires, et par exemple,  le regard que porte Bahia sur son père, entre honte et fierté, ne peut que nous  toucher durablement.

Mais la réussite du film est due aussi , et peut etre avant tout,   aux étincelles que produisent la rencontre entre les deux acteurs principaux du  film , Sara Forestier énorme  de sensualité et de fragilité (et très justement récompensé par le césar de la meilleure actrice) , et un  Jacques Gamblin si touchant  et drôle à la fois.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore , Le nom des gens est vraiment un film qui fait du bien à l'âme et au coeur.