Steve Carell, star aux States, mais méconnue en France
En visionnant, l'autre soir d'un oeil distrait, le film Crazy Night sur Canal +, je me suis fait la réflexion que c'était, après "Coup de foudre à Rhodes Island" -chroniqué aussi sur ce blog- le second film avec Steve Carell que je regardais à quelques semaines d'intervalle. Du coup, je me suis dit que si, au départ, ce n'est pas un acteur à qui je voue un culte immodéré, il méritait quand même un petit zoom avant en ce 13 juillet.
Sans trop y réfléchir, j'aurais tendance, de prime abord, à classer Steve Carell dans la même catégorie d'acteurs qu'Adam Sandler ou que Will Ferrel, c'est à dire des acteurs issus à l'origine du stand up américain, et qui sont devenus Outre Atlantique des vraies stars, mais dont la renommée n'a pas du tout dépassé les frontières hexagonales, à part, peut-être, pour une certaine presse comme les Inrockuptibles ou Libération qui les inscrit tout en haut de leur panthéon personnel, quelque soient les navets dans lesquels ils tournent.
Ce qui sa fait sa singularité par rapport aux autres acteurs comiques américains, c'est que Steve Carell a connu sa consécration tardivement, à 40 ans passés, grâce d'ailleurs à un film qui s'intitule justement 40 ans, toujours puceau. Ce film, qui a aussi favorisé la reconnaissance cinéphilique de Judd Appatow, et dont le pitch est bien résumé dans le titre, a permis à Steve Carell de réveler aux spectateurs tout son potentiel comique.
Mais, alors qu'il aurait pu etre vite cantonné dans des rôles un peu graveleux d'ados attardés, sa carrière va rapidement prendre un nouveau virage grâce à l'incroyable succès du film indépendant "Litlle miss Sunshine", dans lequel il joue le rôle de l'oncle universitaire homesexuel et déprimé dans un contre emploi total par rapport à ses rôles précédents. Du coup, et contrairement à d'autres acteurs comiques américains, ceux précités, mais aussi Jim Carrey et Ben Stiller, Steve Carell démontrait ici qu'il pouvait élargir sa palette et proposer un jeu plus sobre, plus introverti.
Mais si aux USA, le nom de Steve Carrel est associé à celui d'une BIG star, ce n'est pas uniquement grâce à ses prestations scéniques et cinématographiques, puisqu'il a tenu pendant longtemps le rôle titre de la version américaine de la série d'origine britannique "The office ", série qui en France, a fait un beau flop.
Quant à notre "Crazy Night" , et dans lequel il partage la vedette avec une autre star de la comédie US inconnue en France et venant de la télévision, Tina Frey, cette comédie se veut un peu dans la lignée des films d'Apattow, l'humour régressif et cul en moins.
Avec son pitch un peu décalé et des dialogues un tantinet subversif, le film ne dépasse jamais la bonne idée de départ, celle de plonger, à la suite d'un immense quiproquo, un couple de banlieusard américains moyens dans une descente aux enfers où la mafia et des flics véreux les poursuits.
Crazy night fait un peu penser, par son intrigue, au film de Martin Scorsese "After Hours", mais évidemment sans la même maestria et le même sens du rythme que Sir Scorcese.
En dépit de deux ou trois scènes qui déclenchent de vrais rires (notamment celles avec Mark Walberg, épatant d'autodérision), le film tourne vite en rond, et ne permettra pas aux spectateurs français de consacrer Steve Carell comme le roi du comique US, statut qu'il partage pourtant dans sa patrie natale, en compagnie notamment des autres acteurs pré cités.
Pour conclure, et que vous fassiez une petite opinion par vous même, voici la bande annonce de Crazy night.