Le coup de griffe de samedi : Des hommes et des dieux
Alors là, en ce samedi 29 octobre, je sais que je ne vais pas me faire que des ami(e)s, et que certains ont déja du déglûtir douloureusement leur petit déjeuner rien qu'en voyant le titre. Des hommes et des dieux, grand prix du jury du festival de Cannes 2010 a fait une telle unanimité (3 Millions de spectateurs pour un film peu accesible de prime abord, c'est assez exceptionnel) et porte en lui un sujet tellement universel que tout hypothétique détracteur est taxé de mécréant sans coeur.
Une fois cela dit, le mécréant sans coeur va essayer de vous dire pourquoi le dernier film de Xavier Beauvois l'a décu lors de sa vision sur Canal plus la semaine passée.
Et pourtant, il faut dire que Xavier Beauvois fait partie des réalisateurs français que j'apprécie particulièrement, que je suis depuis son premier film Nord jusqu'à son avant dernier, Le Petit Lieutenant, qui m'avait bouleversé, en passant par Selon Mathieu où le duo Benoit Magimel/ Nathalie Baye faisait des étincelles. C'est peu de dire que j'attendais donc avec grande impatience ce film aux récompenses multiples.
Mais c'est justement, comme je le théorise souvent, quand il y a trop d'espérance autour d'un film que, dans bien 90% des cas, la déception est au rendez-vous.
Et là, j'ai beau essayer d'analyser en long et en large les raisons de cette déception, je ne peux que vous réfleter l'ennui distingué que j'ai ressenti à la vision de ce film, qui, hélas, malgré toutes ces qualités déja énumérées ici et la, ma laissé au bord de la route.
Contrairement à ce que certrains spectacteurs ont pu ressentir, jamais je ne me suis senti être à l'intérieur de cette communauté religieuse : les scènes de prières et de labeur quotidien (le travail du jardin, la vente des produits de culture sur le marché) m'ont semblé assez interminables, et j'attendais avec impatience les rares scènes de conversation, même si, en général, ces dernières également me fustraient par leur côté abrput.
Certes, je me doutais qu'en m'imiscant dans le quotidien de 8 moines, j'allais plus me retrouver dans un univers proche des Dardenne que celui de Woody Allen, mais malgré cela, j'ai trouvé la caméra de Beauvois trop froide, trop distante pour me permettre de vraiment vibrer devant ces moines qui traversaient pourtant une épreuve terrible. Bien sûr, Les questions soulevées sont pourtant essentielles et profondément intelligentes ( est ce que la foi vaut le coup d'y risquer sa peau?), et certaines scènes ( celles du repas avec le lac des Cygnes en toile de fond- tellement plébisicitée lors de sa sortie), mais aussi la première incursion de l'armée le soir de Noël) possèdent une force indéniable, mais le film dans son ensemble n'est pas aussi percutant qu'il le promettait.
Décidement, après Entre les murs et Un prophète qui m'avaient également déçus, dans une moindre mesure, les films français qui ont connu le triomphe cannois ne m'emballent pas comme je le voudrais. Du coup, je redoute de voir The artist et Polisse qui ont connu sensiblement la même destinée.
Des hommes et des dieux Bande-annonce 1