Le musée d'Orsay comme si vous y étiez
Si je vous ai déja dit ne pas possèder une très grande culture muséale, j'arrive quand même à reconnaitre les mouvements picturaux qui m'attirent du premier coup d'oeil. Ainsi, je suis plus attiré de prime abord par le mouvement des impressionnistes qui m'ont toujours plus touché que, par exemple, les surréalistes ou les expressionnistes.
Et lorsque j'étais sur Paris, je savais très bien dans quel musée me rendre pour me faire le plein de toiles de mes maitres de l'impressionnisme, le Musée d'Orsay,évidemment, sorte de temple de l'impressionnisme à lui tout seul.
Si je suis donc allé deux ou trois fois visiter collections permanentes et expositions temporaires dans ce musée qui abrite notamment le célébrissisme 'Origine du monde de Courbet ( Gustave ,pas Julien), je ne connaissais pas grand chose (à part le fait qu'avant d'être un musée, le lieu abritait une gare) de son histoire et de ses enjeux, passés et actuels.
Heureusement, Nicolas, de Ciné trafic, m'a permis de pallier ces lacunes en me proposant de visionner et de chroniquer, le DVD paru le 27 février aux Editions Arte ( gage de sérieux, et déja responsable du superbe documentaire Ballade pour une reine) :Orsay, réalisé par Bruno Ulmer, cinéaste et plasticien allemand. Ce film a été, en fait, initié dans le cadre de l'anniversaire du Musée d'Orsay, inauguré en 1986.
C'est d'ailleurs la première chose que m'a appris le film de Benoit Ulmer, tant j'étais persuadé que ce musée avait bien plus que 25 ans. Il faut dire que ce musée est devenu une vraie institution et figure même parmi les 10 sites les plus visités de France, et a une renommée qui dépassé évidemment les frontières : avec une fréquentation de 3 millions de visiteurs par an (rien que ca), il a constitue désormais, et depuis plusieurs années déjà une étape touristique majeure de la capitale.
Le documentaire nous propose ainsi, à travers le parcours d'un narrateur, incarné avec prestance, par le comédien Eric Ruf (sociétaire de la comédie française, vu au cinéma notamment dans L'homme qui voulait vivre sa vie), une traversée inédite de la mémoire de ce musée, de ses collections, et aussi également de son architecture puisque c'est le seul grand musée qui a abrité des milliers de voyageurs de trains. L'histoire même du bâtiment d'Orsay en fait aussi un film sur la notion de patrimoine et la question de la reconversion des édifices publics. Le batiment a également été un lieu où l'Abbé Pierre a fait heberger plusieurs milliers de sans abri, chose que j'ignorais totalement, et que le film nous apprend, entre autres choses.
Bien qu'évoquant l'histoire, le film n'oublie pas non plus son ancrage dans une modernité, réalité évidente de ce grand musée international. Car seul un musée peut faire ainsi le lien entre passé et présent, et le film, en analysant plusieurs chefs d'oeuvres du Musée, notamment celles de Monet, ne cesse de les remette dans une perspective actuelle.
Certes, certains des passages du documentaire de Bruno Ulmer sont un peu trop érudits pour le néophyte que je suis, et l'oeuvre laisse au final une petite impression d'académisme, de document scolaire, que le réalisateur n'arrive pas toujours, malgré quelques efforts, à trascender.
Cela étant, comme témoignage audiovisuel d'un lieu patrimonial, si chargé d'histoire , Orsay reste absolument captivant, et il est à recommander à tous ceux et toutes celles qui veulent en savoir un peu plus sur ce qui se cache derière un tel batiment.