Baz'art  : Des films, des livres...
18 novembre 2013

A bas bruit: ma1ère experience fort malheureuse avec le film concept!!

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Lors de l'acquisition de mon Blu Ray dont je vous ai déjà parlé en une ou deux occasions récemment, j'avais acheté plusieurs BR pas très chers de films pas forcément indispensables, mais qui me permettaient, à moindres frais de remplir au plus vite ma bibliothèque de Blu Ray ( j'ai un coté un peu gosse, très impatient parfois, et cela en est une belle illustration).

Parmi ces films figurent "Zidane, portrait du XXIè siècle", ce film concept de Philippe Parreno et  Douglas Gordon   qui se proposer de filmer Zizou avec 17 caméras pendant un match de foot, en temps réel et en action de Zinédine Zidane, donnant ainsi au spectateur le sentiment d'être placé sur le terrain aux côtés du joueur.  Bref, à mon sens, une oeuvre qui tient plus de l'objet d'art contemporain que du film de cinéma. A ce sujet, pas mal d'observateurs s'étaient d'ailleurs interrogés sur la nécessité de diffuser cette oeuvre dans une salle de cinéma.

Je n'ai pas encore eu l'occasion de visionner ce film là ( qui fait, soit dit en passant, une unanimité terrible contre lui dans les critiques spectateurs sur Allo Ciné), mais, en revanche, j'ai eu l'opportunité, grace à CinéTrafic et son opération "un DVD contre une chronique" ( le 4ème de la saison, j'ai été gaté),  de voir "A bas bruit" un film  de Judith Abitbol que l'on peut ranger dans la même catégorie du "film concept", bref un film qui est plus, à mes yeux, une oeuvre d'art qu'une oeuvre cinématographique.

Je vous avoue ne pas savoir de quoi il en retournait avant de le voir, car une fois n'est pas coutume j'étais complétement passé à coté de cette sortie salles, le 5 juin dernier (en même temps, il n'a du passer que dans une salle parisienne à mon avis). Sa  sortie en DVD, le 20 octobre dernier, distribué par Les films du paradoxe. était donc un moyen de découvrir ce film pour le moins experimental.

a bas

 N'étant pas un inconditionnel de l'art contemporain (c'est même un doux euphémisme), j'ai donc eu les plus grandes difficultés du monde à adhérer au projet, avec ce film dont l'idée de départ est très haut perchée et trés ambitieuse, mais dont le projet présent dans le dossier de presse fait beaucoup penser à ces pièces ou à ces spectacles de danse -très- contemporaines que j'allais voir lorsque j'habitais Paris, avec des présentations très alambiquées dans lesquelles on coupait les cheveux en 4, pour un résultat final qui laissait souvent circonspect.

Bref, si on se penche sur l'ambition d'"A Bas bruit", on yapprend que c'est un film " qui invente son propre langage avec un certain goût du risque, celui de ne pas plaire d'emblée. Mais comment faire autrement pour être à la hauteur de l'intraduisible, si ce n'est de continuer à interroger la matière sur laquelle la douleur peut se projeter, se traduire, s'incarner et se transcender "?  On voit aussi qu'A bas bruit se veut être " une pierre angulaire, au sens où il interroge l'artifice "cinéma",  où il force le pouvoir de l'imaginaire spectatoriel, où il se projette confiant, entre nos synapses habitués à la disperssion" .

 Effectivement, si j'avais lu ce projet telleement pédant et élitiste de la réalisatrice avant de demander le DVD, je crois que je me serais alors abstenu car je me doutais bien alors de ce que j'allais  alors voir sur l'écran de ma TV, et à ce titre,  le film remplit complétement son office.

On y voit, pour résumer, une actrice, Nathalie Richard, habituée aux films d'auteurs exigeants - mais évidemment pas aussi radiaux-  que j'ai tous vus ou presque, comme ceux de Jacques Rivette (La bande des 4), Olivier Assayas ("Fin aout, début septembre", " Irma Vep") ou  bien encore un des meilleurs films de Michael Haneke ("Caché") lire un scénario à la table, esquisser parfois quelques pas en arrière ou en avant - même en diagonale parfois (?)- puis revenir s’asseoir regarder la caméra et se replonger dans sa lecture.

Bref, ce "à bas bruit" peut-être perçu comme un huis clos de la création. Ce projet est parfaitement louable dans l'absolu, et il  pourrait donner lieux à des reflexions passionnantes, notamment  celles permettant d' interroger le rôle de l'acteur, sa place dans l'espace (remarquez, c'est peut-être les raisons de ces pas en diagonale, non?) ou bien encore celle qui questionnerait la différence entre une captation filmée et une représentation théâtrale, mais l'ensemble est tellement épuré, tellement théorique et théorisant, et surtout - et je pense que c'est l'adjectif qui covient le mieux au film- tellement austère  dans le fond et dans la forme ( il faut notamment vraiment préter l'oreille pour comprendre ce que dit Nathalie Richard) que l'ennui arrive très vite pour ne plus jamais nous quitter, même lorsque parfois on quitte cette pièce où se déroule la lecture pour suivre l'actrice faire quelques rencontres dont j'avoue ne pas avoir du tout compris le sens ni la portée.

Une oeuvre qui voudrait,  toujours dixit le dossier de presse, suspendre le temps, et si elle y arrive, le fait vraiment au détriment du spectaceur qui, effectivement a l'impression que les minutes ne s'écoulent plus du tout pendant la vision du film... Personnellement j'aurais préféré avoir le sentiment que le temps s'arrete en voyant la vie d'Adèle par exemple, mais étrangement, cela ne m'a pas fait du tout le même effet :o).

Bref, on va gentiment attendre de voir le film sur Zizou avant de définitivement faire une croix sur les films concepts, mais disons - car j'avais déjà détesté des films comme L'histoire de Richard O de Damien Odoul, ou Pater d'Alain Cavalier  deux films qui témoignent peu ou prou du même esprit, que l'affaire semble bien mal engagée :o)

Et 'hésitez pas à aller voir sur le site de Cinétrafic les films qu’il faut regarder ainsi que  tous les films romantiques

 

Commentaires
J
et bé, si vous appelez ça faire la critique d'un film... j'avoue être honorée d'être dans le même sac poubelle qu'Alain Cavalier.
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F
euh franchement les films danois c'est 1000 fois plus regardable que ca :o)..; ah je t'avouerai que j'ai regardé jusqu'au bout mais à la fin je faisais autre chose en meme temps, chose que je ne fais jamais normalement...je ne pense pas avoir raté beaucoup d'actions, si peut etre un pas circulaire va savoir :o) désolé pour Nio et l'éditeur qui aurait préféré bien sur une critique plus positive mais j'ai pas pu...
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P
On dirait le pitch d'un film danois ! Mouahahah ! Je suis méchante :D N'empêche que celui-là, je ne l'aurais demandé pour rien au monde. Bravo pour avoir eu le courage de le regarder jusqu'au bout ! Bonne soirée filou :)
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