Une famille syrienne ( critique) : la guerre en Syrie, vue de l'intérieur...
Journée spéciale "Une famille syrienne" sur baz art car après le jeu concours ce matin pour gagner des places, voici la concours de ce film choc de la rentrée cinématographique.Doublement primé à la dernière Berlinale (Prix du Public, Prix Label Europa Cinéma), l’œuvre narre le quotidien des innombrables familles syriennes qui sont restées piégées par les bombardements.
De la guerre en Syrie, on connait surtout le poids des images que les médias nous en montrent : les ravages que les bombardements entrainent sur les rues et les immeubles et ces quelques corps meurtris des civils pris dans ce conflit aux enjeux si complexe à appréhender
Le film "Une famille syrienne", qui sort le 6 septembre 2017, se propose d’aller au-delà de cette image et de nous montrer de l’intérieur ce que peuvent vivre au quotidien des civils plongés dans cette guerre terrible, le cinéaste belge PHILIPPE VAN LEEUW (qui avait déjà réalisé un long métrage sur un autre génocide, celui du Rwanda avec LeJour où Dieu est parti en voyage et qui est également connu pour être chef opérateur notamment chez Bruno Dumont ou Alain Berliner,) a écrit une fiction autour d’une seule journée que vivent une famille, et quelques voisins d’un immeuble pris sous le joug des bombes qui ne cessent de tomber.
Un film de guerre, certes, mais différent, car vu du côté de l’intime et du psychologique, où l’appartement devient cet espace claustrophobique mais le seul qui permet d’assurer sa survie.
Tout ce qui fait la guerre et le conflit géopolitique sera mis hors champ pour s’intéresser à l’humain, bref à tous ceux qui essaient de résister tant bien que mal à l’horreur qui se déroule derrière la fenêtre.
Menée de main de maitre par Oum Yazam, la mère de famille de trois enfants joué avec son talent que tout le monde connait par une royale Hiam Abbas, la famille s’efforcera de faire régner un semblant de normalité et de règles pour faire face à l’anarchie qui prévaut à l’extérieur de l’appartement et de tenter de juguler comme elle peut, la pénurie et la promiscuité qu’impose cette situation forcément terrible.
Brillant huis clos -forcément- anxiogène qui effraie autant par ce qu’il ne montre pas que parce qu’il montre ( notamment une scène de viol particulièrement éprouvante au milieu de film), cette famille syrienne est un huis clos percutant et saisissant jouée par des comédiennes épatantes ( outre Hiam Abbas, on saluera les prestations de la jeune libanaise Diamand Abou Abboud et dans le rôle de la domestique observatrice silencieuse et apeurée Delhani la française Juliette Navis vu dans notamment dans sections de recherche et qui vante les capacités de résistance et de résilience des femmes confrontées à des situations intenables.
En ne se positionnant jamais comme juge ni en donneur de leçon, PHILIPPE VAN LEEUW livre un long métrage percutant et salutaire pour mieux comprendre ce qu’on pu vivre ceux qui depuis sont devenus ces migrants pas forcément bienvenus en Europe…
UN film à ne pas rater à sa sortie le 6 septembre prochain.