Trois jours à Quiberon : Romy, ses (dé) monts et ses merveilles...
Alors que le film a récemment fait parler de lui sous l'angle des polémiques, Trois jours à Quiberon, qui sort en salles mercredi dans 2 jours, le 13 juin, vu il y a quelques semaines au Comoedia, vaut pourtant bien mieux que ces bad buzz.
En effet, alors qu'on aurait pu s'attendre à un biopic classique et clinquant survolant la vie de l'actrice en moins de deux heures ( un peu à la manière d'un Dalida très oubliable) .
Ce Trois jours à quiberon choisit de se focaliser sur un moment précis de la vie de l’actrice, durant son séjour en cure à Quiberon, au printemps 1981 et prend ainsi le contrepied parfait des biopics souvent bien trop académiques.
En nous montrant comment en 1981, pour une interview inédite sur sa carrière, Romy Schneider va dévoiler au photographe Robert Lebeck et au journaliste Michael Jürgs, des confidences intimes sur sa carrière et sa difficile vie privée, Emily Atef livre une oeuvre passionnante sur cette véritable icône du septième art, femme fragile et bouleversante, qui a marqué l'histoire du cinéma.
Tourné dans un fort élégant noir et blanc qui rappelle forcément les photos de l'actrice prise à l'occasion lors de ce séjour ( des clichés que la cinéaste a eu des mains mêmes du photographe allemand Robert Lebeck, aujourd'hui décédé), comme il coupe ce décor balnéaire, presque anachronique, du reste du monde, Trois jours à Quiberon porte en lui une dimension crépusculaire qui nous fait plonger aux tréfonds de l'âme d'actrice disparue.
Ce noir et blanc - et également ce très beau travail du chef opérateur Thomas Kiennast- permettent ainsi de sculpter au plus près les visages de ses personnages et creuser les sillons de chagrin et de douleur qui abîment le visage tant aimé de notre Romy , quelques semaines seulement avant la trégédie ultime qui marquera sa vie, la mort de son fils David.
Romy Schneider perçait l'écran d'une manière hors du commun ; et ce n'est pas la moindre qualité du film d'Emily Atef de nous le faire ressentir formidablement dans son long métrage, grâce à cette très belle photographie en noir et blanc mais aussi grâce au jeu impressionnant de la comédiennne Marie Baumer dont la ressemblance avec Romy est en tous points saisissante, à tel point qu'on oublie parfois l'acrice Marie Bäumer en pensant voir Romy Schneider revenue à l'écran, le temps d'un profil ou d'un plan.
Au fil de l’interview, entre confessions intimes et poses de star, l’actrice se livre sur sa vie chaotique, en tenant de réparer sa relation difficile avec son fils et se remettre du suicide de son ex-mari .
Ainsi, le passionnant long métrage d'Emily Atef permet de comprendre un peu le mal être de Romy, notamment cette célébrité arrivée trop tôt, avec les SISSI dont elle essayait tant de se défaire, une célébrité que rien ne préparait à cela.
Une âme torturée mais pétrie d'humanité qu'Emily Atef parvient subliment à mettre images dans ce très beau projet artistique qu'est "Trois jours à Quiberon à voir dès mercredi en salles .