Dans la lignée de notre article sur Angélus, le nouveau roman de François Henri Soulié paru hier, un petit zoom sur les éditions 10/18 en ce vendredi lecture où l'on a pris comme habitude depuis quelques semaines de balayer l'actualité poche...
Trois récentes parutions de cet éditeur poche toujours aussi exigeant et étonnant dans son choix éditorial :
1/ Le Pays des Oubliés, Michael Farris ( 10/18; 6 février 2020 )
"Il traversa le centre ville fatigué avec ses vieux bâtiments majestueux qui avaient enduré des des décennies d'apathie. Des façades sillonnées de trace de pluie et des pancartes " à vendre" délavées aux fenêtres et des pots de fleurs gros comme des tonneaux avec des des pétunias blancs et violets comme un petit rappel de la couleur de la possibilité."
Michael Farris Smith est un écrivain américain originaire du Mississipi dont le travail et la personnalité sont marqués par son ancrage territorial dans le Sud des États-Unis.
Mickael Farris Smith connait bien les routes du Mississipi. Avec Nulle part sur la terre (paru en 2017 France aux editions Sonatine), Michael Farris Smith nous livrait une voix littéraire sudiste singulière et poétique . à souhait.
Toujours au plus près de ses personnages, il nous raconte avec son nouveau roman, " Le pays des oubliés " publié il y a quelques semaines chez Sonatine l’histoire d’un homme Jack Boucher, orphelin élevé par une mère adoptive, Maryann.
Jack, boxeur vétéran, a passé sa vie à tenter de gagner sa croute dans des combats clandestins qui l'ont usé, et doit livrer un dernier combat, celui qui lui permettra de trouver de l’argent pour éponger ses dettes, et sauver la maison de Maryann menacés par les banques.
Comme dans son précédent roman, et d'ailleurs comme le titre de son roman l'indique, Michael Farris Smith nous montre comment des personnages attachants et humains bien rudoyés par la vie peuvent tenter de survivre .dans un monde dur et froid.
l’écrivain américain est au fond de lui un vrai humaniste, il sait aussi nous parler de belles personnes qui sont prêtes à tendre la main, pourvu que l’on sache simplement l’attraper.
C’est tout à la fois noir, rural, brutal mais en même temps rempli d’espoir.
2/ I am I am I am; Maggie O Farrel ( 5 mars 2020)
"Cet homme nous a -t-il vu réuni mon fils et moi ? Je l'espère. Lorsqu'il m'a pris la main, il m'a appris quelque chose sur la valeur du contact physique, sur la puissance communicatrice de la main humaine. Allongé sur la table d'opération jamais je ne me serais douté que je repasserai à lui aussi souvent dans les années qui suivront."
"Cette image semble lointaine, aussi bien dans le temps que dans l'espace. la Taina que jai vue aujourd'hui n'est plus.la Taina qui se presse contre moi au point que la creème solaire nous colle l'un à l'autre. L'adultère. La trahison de Taina. Ou au moins l'une de ces deux choses."
Jaakko a tout pour être heureux. Président d'une entreprise spécialisée dans la cueillette du champignon matsukaté, champignon finlandais dont rafole les japonais, apprend le même jour que son épouse le trompe avec un employé et qu'il va mourir d'une intoxication alimentaire tres prochainement. A tout moment, le poison peut le tuer mais il va continuer à enquêter.
Le début d'une aventure assez rocambolesque "Derniers mètres jusqu'au cimetère" est un récit truffé d'humour noir et décalé , on y sent fortement l'insipiration d'un romancier comme Arto Paasilinna » où l'humour noir se disputent à l'absurde et à la dérision , le tragique cotoie le joliment déjanté .
Alors, certes, parfois le trait est un peu appuyé pour rendre l'histoire très crédible mais on s'amuse et on passe un bon moment.. Que demander de plus?
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