La sortie en salles de L’Exercice de l’État il ya tout juste dix ans fut, d'une certaine mesure, un vrai évènement pour le cinéma français, car il traitait d'un sujet, celui de la vie politique vue de l’intérieur qui n’avait été jusqu’à présent que peu voire pas du tout abordé par le cinéma de fiction en France.
Depuis, un certain nombre de films, encore peu nombreux mais incontestables ont réussi à s'engouffrer dans cette brèche.
Ainsi, avec Les Promesses, son second film, le réalisateur français Thomas Kruithof explore à nouveau une « mécanique de l’ombre » pour reprendre le terme de son très interessant premier long métrage.
En effet, son nouveau film, présenté à Venise en sélection officielle et vu pour notre part au Festival du film de société de Royan en décembre dernier est une plongée dans les arcanes du pouvoir politique et de ses petites trahisons quotidiennes.
Les Promesses nous plonge dans le grand barouf des tractations politiques, au niveau local et national avec un duo éblouissant aux manettes, à savoir Isabelle Huppert en maire d'une ville de banlieue parisienne et Reda Kateb en directeur de cabinet.
Sans cynisme, contrairement à d'autres films français sur le même sujet le film s'évertue surtout à montrer l'implication sur le terrain d'hommes et de femmes qui croient encore aux vertus de l'ation publique.
Thomas Kruithof une chronique jubilatoire sur la politique locale grâce à un scénario ultra méticuleux et documenté à une mise en scène de belle tenue.
En montrant, avec beaucoup de précision et justesse, le combat d’une femme politique et de son bras droit pour faire valider un important plan d’urbanisme, essentiel pour donner à des habitants défavorisés un cadre de vie décent, Les promesses réussit son coup.
Il faut dire que long métrage aborde sans manichéisme aucun des sujets difficiles tels que la desertion de spouvoir publics vis à vis d'une population qui n'est pas forcément une cible électorale ou encore la problématique du logement des marchands de sommeil.
Le scénario, coécrit par le réalisateur avec l'aide de Jean-Baptiste Delafon (un des scénariste de la série Baron Noir), décortique avec précision et minutie les manoeuvres et machines politiciennes et montre aussi ce décalage qu'il peut exister entre politique locale et nationale.
On voit ainsi bien comment l'éthique de l'action publique locale peut se voir abttre en brèche face aux tambouilles internes du parti.
Le film de Thomas Kruithof réussit à éclairer des zones d’ombre et de sonder la fragilité de la fidélité et des idéaux face à la tentation du pouvoir et de tenter de rester fidèle à ses valeurs et ses engagements.
Le film montre bien les sacrifices exigés par la vie politique, et le peu de reconnaissance gagné in fine.
Il fallait des acteurs formidables pour incarner de beaux personnages sur le papier .
C’est assurément le cas avec Isabelle Huppert et Reda Kateb, qui forment un duo très complémentaire à l’écran, chacun jouant sur ses qualités et sa sensibilité pour porter son personnage.
Ils sont entourés de secondes rôles particulièrement bien choisis, même pour des petits rôles !!
Bref, pour une fois aucune hésitation devant l'urne : ces promesses étant tenues à 100%; on vote “pour” ce film passionnant de Thomas Kruithof ..
Et à quelques mois des élections présidentielles et législatives, ce film qui redonne foi en la république et la démocratie sans angélisme tombe à point nommé.
A ne pas rater en salles le 26/01, #lespromesses de Thomas Kruithof , épatant thriller politique sur le quotidien des élus locaux. Un film co-écrit avec le co-créateur de Baron noir. Avec sur l'écran un duo inédit et absolument remarquable: Isabelle Huppert et Reda Kateb.... pic.twitter.com/rtXt6L4sug
— Baz'art (@blog_bazart) January 13, 2022