Rencontre avec Léa Todorov, pour le film une autre femme
Léa Todorov est née à Paris en 1982. Elle est autrice, réalisatrice et productrice. Après des études de sciences politiques à Paris, Vienne et Berlin, elle écrit et réalise des documentaires, Sauver l’humanité aux heures de bureau (2012) puis Utopie russe (2014) avec Joanna Dunis. En 2015, elle crée avec les réalisatrices Lila Pinell, Chloé Mahieu, Gaëlle Boucand et Aurélia Morali la société de production Elinka Films et co-produit deux documentaires de Gaëlle Boucand. En 2016, elle co-écrit le documentaire Révolution école : l’éducation nouvelle entre les deux guerres, réalisé par Joanna Grudzinska et coproduit par Arte. Le film participe au festival international du film d’Histoire de Genève et au Film Festival de la Rochelle.
Le film La nouvelle femme est en salles ce mercredi 13 mars . Dans ce film de grande qualité, Léa Todorov met en images un discours féministe de la maternité, via le personnage de Maria Montessori
Avant la méthode pédagogique Montessori, il y a la femme Maria Montessori. Dans le film, Maria Montessori devient cette force désirante, animée de convictions féministes, empêchée dans sa vie de mère et déterminée à se battre pour ces enfants qu'on appelle au début du XXᵉ siècle des déficients.
Voilà qui aura dicté l'écriture de son film La nouvelle femme comme la réalisatrice nous l'a raconté en décembre dernier dans le cadre du festival du film de société de Royan.
"C’est une méthode pédagogique héritée d’une pédagogie spécialisée pour les enfants atypiques développée en France au XIXème siècle. Obtenant des résultats étonnants avec ces enfants, Maria imagina vite qu’appliquées aux enfants « normaux », les résultats seront extraordinaires. Elle a eu l’occasion d’expérimenter cela dès 1907 dans le quartier populaire de San Lorenzo, à Rome. Elle s’appuie sur des objets pédagogiques qui permettent aux enfants d’apprendre seuls - guidés par une enseignante qui les encadre – et de sentir et d’expérimenter de manière très concrète des concepts. Elle a un vrai point de vue de médecin sur l’éducation. De mon côté, je m’en suis vraiment tenue à un point de vue historique et de réalisatrice sur sa méthode. Je ne suis en aucun cas une spécialiste ! (…)"
"J'étais passionnée pendant toutes mes recherches par le fait que Maria Montessori s'intéressait et luttait en même temps pour le droit des femmes et pour le droit de ces enfants différents ou neurotypiques. Et je trouvais qu'il y avait une jonction qu'elle faisait-là qui me titillait l'esprit et que je trouvais la plus passionnante à représenter. Cette espèce de convergence des luttes et une manière aussi militante d'envisager la maternité. Elle tenait un discours sur le fait que la maternité devait aussi être un modèle de relations sociales dans la possibilité d'une espèce de soins, donc comme une société du care, et c'est ça que je trouvais aussi passionnant de faire entendre comme discours."
"J’avais l’intuition que le moment le plus intéressant de la biographie de Maria était ce moment de l’abandon de son fils. Or à cette époque, elle n’avait pas encore créé d’école pour les enfants neurotypiques. Elle travaillait dans cet institut orthophrénique avec des enfants appelés « idiots » ou « déficients », et c’est grâce à ces enfants aux besoins spécifiques qu’elle a expérimenté ce qui deviendra sa méthode."
Léa Todorov
Le Festival - Festival du film de société de Royan
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