" Les gens sont comme ça et autres phrases métaphysiques ": Philippe Delerm en forme
Les gens… C’est dans leur bouche qu’on entend ces petites phrases toutes faites qui nous font sourire, parfois nous désoler, nous moquer souvent. Philippe Delerm a récolté les plus savoureuses: «Tu me donneras la recette », «T’inquiète !», «C’est ni fait ni à faire». Sous l’apparente banalité se cachent des vérités plus profondes qu’on ne croit. Les gens, c’est un peu nous aussi ?
Du très Sarraute “Ah oui non mais moi” au très sportif (et métaphysique) “On est entrés dans le temps additionnel”, de l’inquiétant “T’inquiète !” des adolescents à la résignation triste du “Ça nous fait une sortie…” des anciens, l’incontournable auteur français nous offre une nouvelle auscultation de nos symptômes verbaux.
Des petites phrases qui disent combien nous sommes français et incurables, combien nous nous ressemblons et combien la nature humaines se dévoile par nos expressions les plus anodines.
Humaniste tour à tour impertinent et tendre, écrivain reconnu, Philippe Delerm, né en 1950, est l’auteur de La Première Gorgée de bière ou , Je vais passer pour un vieux con
Même si d'aucuns pensent- et ils n'ont pas forcément tort que Philippe Delerm fait toujours un peu le même livre, reconnaissons que sur ce coup là, Delerm est en forme, ses réflexions autour de ces phrases si clichés qui rythment nos échanges et notre quotidien à tel point qu'on les utilise sans réflechir sont particulièrement bien senties.
C'est drôle et fin. On a dévoré ce recueil d'une traite en une seule soirée tout en pensant à la dernière fois où nous mêmes les avons entendu ou utiliser.
Eh oui, “les gens sont comme ça !”
" Les gens sont comme ça et autres phrases métaphysiques ", éditions du Seuil.
Philippe Delerm
PARUTION LE 4 OCTOBRE
« C’est du Feydeau ! » On le dit à propos d’un imbroglio amoureux inextricable, pour en condamner la mécanique complexe, avec une nuance de pitié pour cette gymnastique amoureuse réduite à des courses éperdues et des mensonges. Vu d’un peu loin, ça semble surtout fatigant.
C’est du Hitchcock ! Une fois pour toutes, on a décerné au réalisateur de Psychose l’apanage de la frayeur à deux mains agrippées au bord du précipice, de l’angoissant silence des oiseaux amoncelés dans la pièce fermée qui reculent perversement le moment de se déchaîner contre l’héroïne.
On ne dit plus beaucoup C’est du Mauriac. On le lit tellement moins. Dans l’euphonie même, du Mauriac dénonçait à merveille l’étouffement des rancœurs familiales, les turpitudes provinciales amères et pourrissantes.