Sur le fil : notre rencontre avec Reda Kateb pour son premier long métrage en tant que cinéaste
[L]'idée est de le confier à de vrais clowns médecins et de vrais soignants pour que, lors du tournage, la vérité des situations soit toujours là. Pour qu’on y croie mais aussi pour plonger l’actrice principale et ses partenaires dans un bain de réel, comme j’aime tant le faire moi-même en tant qu’acteur
Je ne voulais pas apparaître en tant qu’acteur, et j’ai eu la chance que la production me suive dans ce choix-là alors qu’il n’était pas forcément le plus bankable.
Jo, une jeune femme, artiste de cirque de rue, découvre le travail des clowns professionnels de « Nez pour rire ». Vite — peut-être trop vite — entrée dans l’association, elle se retrouve à l’hôpital au contact des enfants, des malades, des soignants et des familles, à qui ces clowns tentent inlassablement d’apporter de la joie et du réconfort.
Après son court-métrage Pitchoune, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2015, le comédien Reda Kateb réalise son premier long-métrage Sur un film qui sort demain en salles pour raconter le quotidien des clowns œuvrant dans les hôpitaux auprès des enfants malades.
Adapté du livre Le rire médecin : journal du docteur Girafe (Albin Michel) de Caroline Simonds, fondatrice de l'association Le rire médecin, sur un fil est un film que Reda Kateb est venu présenter son film aux médias lyonnais le 12 septembre dernier.
On a eu la chance d'échanger avec ce comédien au talent rare, dont la gentillesse et l'humilité l'honore.
Pour son premier long-métrage, l'acteur Reda Kateb s'est intéressé au récit de Caroline Simonds et Bernie Warren, Le Rire Médecin — Journal du docteur Girafe, paru à l'origine en 2016.
Parce qu'il est « beaucoup plus facile de soigner un enfant heureux », Caroline Simonds a eu l'idée de créer, en 1991, Le Rire Médecin. Unique en France, cette association réunit plus de trente comédiens professionnels qui interviennent régulièrement dans les services pédiatriques lourds et offrent aux enfants malades des spectacles improvisés et individualisés.
Reda Kateb adapte le livre et nous plonge à travers la destinée d'une jeune acrobate qui doit se réiventer apres une chute une année d'intervention dans un service d'hématologie et nous fait découvrir un univers de rire, de guérison et de générosité, mais aussi de souffrance et de mort.
Avec tendresse et émotion , le film nous explique à quel point, en apportant le jeu et le rêve aux parents, aux soignants et aux enfants, les clowns leur sont utiles.
Quelle plus belle récompense en effet que de voir rire aux éclats un enfant dans la peine ?
" J'ai découvert ce livre Journal du docteur Girafe pendant la ortie de promotion du film hors normes et j'ai eu envie de l'adapter tres vite : j'ai eu une sensation de l'ordre de l'humain a la lecture du livre, car ces clowns sont des personnes vraies authentiques, sans posture sans costume. Je ressentais parfaitement, à travers ce récit, aussi bien les rires, la douceur, la solidarité, la tendresse que les choses plus difficiles. C’était du point de vue de cette clown, qui n’est d’ailleurs pas un point de vue pathos, ni de morbidité.
J'ai cherché à trouver un équilibre entre le rires et les larmes et cette notion se retrouve aussi au niveau du choix du casting qui mélange acteurs professionnels et vrais clowns d'hôpitaux ou également au niveau de la musique sans jamais à trop verser dans le pathos ou l'émotion . La vie ne tient qu'à un fil ténu, ce que j'ai voulu montrer dans ce film."
Je ne concevais pas ce projet sans Aloïse Sauvage. Je suis particulièrement admiratif de son travail. Je la trouve très actuelle, très contemporaine. Elle n’est pas qu’actrice : elle est également une acrobate très douée, on la connaît aujourd’hui surtout en tant que musicienne et rappeuse,C’était son premier long-métrage en tant que rôle principal, et mon premier long-métrage en tant que réalisateur. Nous nous sommes donc accompagnés sur cette expérience, cette double première fois !
Aloïse Sauvage, a été attachée au projet en amont parce que nous avons écrit pour elle, a pu se projeter dans cet univers plusieurs années auparavant. Par la suite, je lui ai également présenté Caroline Simonds, et elle a réalisé une immersion à l’hôpital avec les clowns un an avant le tournage. Dans les trois mois qui ont précédé le tournage, la préparation s’est intensifiée pour elle et pour Philippe Rebbot. Ils ont fait un stage de clown d’une semaine et ils ont multiplié les immersions à l’hôpital, où ils ont même pu jouer réellement dans les chambres des enfants.
Le livre de Caroline Simonds est formidable :
On découvre le quotidien de ce clown docteur dans un hôpital pour enfants parisien.
A priori, une histoire montrant des enfants atteints de leucémie n'a rien d'attrayant, mais grâce au Dr Girafe, on oubli vite le caractère aseptisé et blafard de l'hôpital.
Place aux jeux et aux rires :)
Ce livre est très touchant, on a parfois les larmes aux yeux mais aussi le sourire aux lèvres en lisant le Docteur girafe.
Je conseille ce récit à tout le monde, cette association fête ses 25 ans cette année et il est très intéressant d'en apprendre plus sur les clowns d'hôpital.