FESTIVAL DE CANNES 2023 : OMAR LA FRAISE (Critique) : un buddy movie algérien survitaminé
Deux gangsters en cavale tentent de refaire leurs vies de l'autre côté de la Méditerranée.
Omar la fraise est en effet contraint de se ranger suite à une condamnation par contumace à vingt ans de prison par la justice française. Et c’est en Algérie que ce truand aux cheveux gominés va devoir se réfugier en compagnie de son acolyte Roger ), un véritable tonton flingueur.
Installés dans une luxueuse demeure, nos deux comparses qui ne tiennent pas en place vont chercher à monter un nouveau coup, mais, ils n’ont aucun repère à Alger, et Omar est contraint de se trouver un job de couverture, celui de gérant d’une fabrique de gâteaux où il va rencontrer une charmante contremaître ..
Pour son premier long métrage, Elias Belkeddar, réalisateur notamment du vidéoclip dutube planétaire « Disco Maghreb » de Dj Snake, réussit un sacré coup avec cette très sympathique échappée autour de deux bandits à la sauvette.
Cette comédie algérienne drôle et rafraichissante renverse les codes du polar en multipliant les références aux chefs d'oeuvre du genre, ceux du cinéma français des années 60-70 en passant par les fresques de Scorsese ou de Tarantino.
On pense aussi, référence plus récente au monde est à toi de Romain Gavras , dont Elias Belkeddar, est d'ailleurs le co scénariste.
Les deux films ont en commun une énergie débordante, une insolence de sale gosse et un coté grenade prête à dégoupiller à tous moments
Omar la Fraise a le grand mérite de représenter avec une certaine fougue le cinéma algérien moderne : au-delà de la farce, et du coté excessif des personnages, il dévoile beaucoup de tendresse pour l'Algérie sans en maquiller ses travers.
Omar la fraise donne la pêche, car il s'appuie sur des idées de scénario assez formidables (même si certaines tombent un peu à plat) et aussi et surtout un duo de personnages qui amusent et émeuvent, porté par un duo de comédiens assez irrésistible.
On sent une vraie complicité entre Reda Kateb et Benoit Magimel, qui rend parfaitement crédible le coté buddy movie du film. Les deux comédiens s'éclatent vraiment dans ces personnages bigger than live, bien loin du naturalisme prégnant dans le cinéma français
A ce propos, la scène de paranoia aigüe dans la boite de nuit atteint des sommets anthologiques où les deux comédiens s'en donnent vraiment à coeur joie.
Un des rares films du Festival de Cannes qui donne la pèche et ça tombe bien, il est sorti en salles en même temps que sa présentation dans la sélection UN certain Regard de ce Cannes 2023!
Pour son premier long, Elias Belkeddar réussit un sacré coup en renversant les codes du polar en multipliant les références aux chefs d'oeuvre du genre, ceux du cinéma français des années 60-70 en passant par les fresques de Scorsese ou de Tarantino.#omarlafraise pic.twitter.com/9yD3hNsaBm
— Baz'art (@blog_bazart) May 26, 2023