Polar du mois : L'agent de Pascale Dietrich
Un service à deux cent mille euros, ça ne se refusait pas. Pour gagner autant, il aurait fallu liquider au moins vingt ouvriers et encore plus de chômeurs. Contrairement à ce que les naïfs veulent bien croire, toutes les vies n'ont pas le même prix. La logique reste la même qu'il s'agisse de tuer ou de sauver les gens : à la radio, Anthony avait entendu un militant de l'action humanitaire déplorer que les secours soient distribués de façon inégale aux réfugiés. Les Blancs bénéficiaient d'une hospitalité généreuse alors que les noirs pouvaient crever sur leurs bateaux pneumatiques dans la plus complète indifférence...Á l'autre bout de la chaine, sur le marché de la mort, il faisait un constat similaire. Quand aux femmes, leur vie valait systématiquement moitié moins que celle des hommes
Á peine trente ans et fière de sa réussite, Anthony, jeune homme bien sous tous rapports, loge tout près de l'Avenue Foch, promène quotidiennement Papa et Maman, ses deux molossoïdes, et dirige avec efficacité une équipe de tueurs à gage. Une profession qu'il à lui-même inventé, " Agents de sicaires ".
Une affaire qui tourne bien, le jeune homme est très content d'Alba sa nouvelle recrue, médaille d'Or de biathlon aux J.O de Stockholm qui apprend vite et bien le " métier".
Mais ce que ne savait pas Anthony, c'est que Alba est très impatiente de montrer ses talents et ce que ne savait pas Archibald Petzoldt, figure du grand banditisme, c'est que Alba, il ne faut pas l'embêter et surtout ne pas la traiter de boiteuse lorsqu'elle s'entraine au stand de tire.
Théorie des dominos chez les tueurs à gages. C'est l'histoire du sicaire qui tue l'assassin, qui assassine le criminel qui massacre l'égorgeur. Anthony est très vite dépassé par la situation, encombré de Lucienne, une septuagénaire en fuite, menacée d'HEPAD, il est poursuivit d'une armée de très gros méchants et doit se cacher.
Pourquoi pas, dans ce charmant camping du Val de Loire. Alors bientôt il va y avoir de la baston du coté de Vierzon, et du rififi avec mamy dans le Berry.
Polar pour rire mais pas que. Comme à son habitude, Pascale Dietrich écrit rapide et efficace
Elle sait comme à son habitude ( bis) parsèmer son récit de réflexions tendrement philosophiques, sur le sens, le prix et le coût d'une vie humaine.
Ça mitraille et ça réfléchit, c'est tout ce qu'on aime chez elle.
L'agent -Pascale Dietrich
Parution le 3 octobre 2024
éditions Liana Levi