[CRITIQUE] On ira : la vie, jusqu'au bout !!
En salles mercredi prochain, road trip familial déjanté et délicate leçon de vie, On ira est avant tout une très jolie surprise qui ne devrait laisser personne indifférent…
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Monter dans un vieux camping-car avec un fils irresponsable et une ado en crise, sous prétexte d’un héritage à aller chercher en Suisse, alors qu’on a 80 ans et qu’on veut juste mourir sans déchoir, tel est le fil conducteur de On ira, un film à la fois grave et burlesque.
Certains penseront forcément à "Little Miss Sunshine", en découvrant le concept de cette très jolie comédie dramatique française
On y pense car il s'agit notamment d'un voyage en famille qui permettra de renouer des liens distendus, le van étant remplacé ici par un camping car, et d'ailleurs, la réalisatrice qu'on a pu rencontrer sur Lyon lorsqu'elle a présenté le film à la presse assume cette référence d'un film qu'elle affectionne énormément.
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Pourtant le premier long métrage de la très jeune Eyna Baroux- fille d'Olivier Baroux, réalisateur de la saga des Tuches et habitué à un cinéma, plus à gros sabot, s’en distingue par un décalage dans le personnage principal , reléguant la jeune fille au rang de personnage secondaire.
Le film résonne plutôt comme un requiem pour cette vieille dame attachante (Hélène Vincent, vraiment formidable dans un rôle à la fois si loin si proche de celui qu'elle tenait dans Quelques heures de printemps), qui enchaîne les mensonges pour éviter de faire de la peine à son fils et sa petite fille, mais dont le courage et la détermination resteront intacts.
Emmenée par un casting superbe, cette comédie dramatique tenait à cœur la réalisatrice qui l’a conçue comme un hommage à sa grand-mère bien-aimée, femme lumineuse à laquelle les conditions de sa mort ont retiré toute dignité ; mais elle voulait aussi réconcilier le thème sensible du suicide assisté.
La jeune réalisatrice aborde avec subtilité, et beaucoup de lumière et d’humour, ce sujet là pas évident à traiter sur le papier.
On appréciera particulièrement la justesse des dialogues qui vient accompagner avec douceur la volonté farouche de Marie de faire ce qu’elle veut, de pouvoir mourir dans la dignité, son “projet” pouvant légitimement heurter la sensibilité de ses proches, faute d'échanges.
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Quant à la chanson récurrente qui accompagne le parcours émotionnel des personnages, ("Voyage Voyage" de Desireless et non pas ON ira de JJG, certainement faute de droits de la chanson à obtenir), difficile de ne pas voir par dessus là le désir de ne pas se voir imposer un chemin, comme de donner du temps aux bons moments.
" On ira » est film qui sans en avoir l'air et en évitant didactisme et leçon de morale, s’avère un plaidoyer particulièrement efficace en faveur du droit à choisir sa mort.
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L’équilibre entre drame et humour se fait parfaitement, tout est justement dosé. Une très belle découverte et un premier film formidablement maîtrisé !
On ira
Un film d'Enya Baroux
Au cinéma le 12 Mars 2025
A suite nos interviews portraits de la réalisatrice et de la comédienne principale Hélène Vincent