[CRITIQUE] SEPTEMBER & JULY : Ariane Labed cinéaste, forcément singulière, forcément gothique
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Deux soeurs adolescentes se retrouvent isolées dans une maison vétuste en compagnie de leur mère dépassée. Elles semblent toutes les 3, comme la demeure qu'elles ont investie, totalement abandonnées. Pas de relations avec l'extérieur, pas de lycée, pas de sorties. Les liens qui unissent la sororité sont fusionnels.
July et September sont deux soeurs de dix mois d'écart qui vivent presque comme deux jumelles, élevées par leur mère et dont le père est mort quelques années plus tôt. September, l'ainée protège sa soeur autant qu'elle la manipule. Leur relation est plus d'une fois pathologique, et son emprise sur Juillet ainsi que les jeux sadiques qu'elle lui impose mettent terriblement mal à l'aise.
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La comédienne ’Ariane Labed vu sur grand écran assez régulièrement dans des projets bien singuliers notamment ceux de son époux Yorgos Lanthimos, adapte le roman de Doris Johnson.
Tourné en Angleterre, bien que la situation géographique ne soit clairement identifiée dans le film, September & July raconte l’histoire de deux sœurs qui ont créé leur propre monde dans lequel ils sont les seuls à pouvoir résider - un univers qui est de plus en plus fascinant et troublant pour le public.
Ce qu’elle retient du roman, c’est la beauté gothique de l’histoire. Un sombre secret, un passé caché, une mère troublée, des planches qui craquent; les signes distinctifs du genre sont tous là.
La mort rode en permanence autour de ces femmes. Elle cohabite avec l’envie de vivre, même de manière empêchée et la réalisatrice pose un regard non juvénile sur ces sœurs heureuses et étranges.
Ariane Labed pousse loin le curseur de la différence qui empêche ces deux filles de se fondre dans le moule,
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Passant d’une étude de caractère à quelque chose de plus mystérieux et envoûtant, September & July établit son ton particulier et saisissant tout du long du film, avec une ambiance presque surnaturelle que traversent les thématiques de la santé mentale, la puberté, la solitude et la perte,
La réalisatrice ne s’attarde jamais sur les excentricités des personnages, mais nous rappellent avec tendresse les secrets de l’enfance que nous partageons avec nos frères et sœurs.
September & July capture la fragilité de l’adolescence avec une précision et une intimité qui fait mouche, incarnées par les performances de Mia Tharia et Pascale Kann, assistées par Rakhee Thakrar dans le rôle de la mère célibataire qui aime les deux mais ne peut pas entrer pleinement dans le sanctuaire privé de leur sororité.
Une fantaisie macabre composée de quelques fulgurances sensorielles assez fascinantes.
La carrière d’actrice d'Ariane Labed est remplie de choix audacieux, et au vu de ce premier essai en tant que réalisatrice, on ne peut qu’espérer que sa carrière de réalisatrice sera la même.
SEPTEMBER & JULY
Un film de Ariane Labed
Date de sortie : 19 février 2025
Nationalité : Irlande, Royaume-Uni, Allemagne
Genre : Drame
Durée : 98 mn