Et après: enfin une version cinéma plus réussie que le bouquin?
Il n'y pas trés longtemps, dans le cadre d'un commentaire que j'ai émis sur un blog de cinéma, j'essayais de trouver des exemples d'adaptation cinématographiques de livres plus réussies que le livre en lui même. Et je dois dire que je ne trouvais pas pléthore d'exemples, du moins dans le cinéma contemporain . Comme ça, sans réfléchir, je citerais simplement deux films que je juge bien supérieur au roman de base :
- Sur la Route de Madison, du génial Clint :il faut dire que le bouquin était une vraie bluette sans style),
- Je vais bien ne t'en fais pas ( autant j'aime beaucoup les derniers romans d'Olivier Adam, autant celui ci que j'avais lu à sa parution, m'avait paru fade, et l'adaptation de Philippe Lioret était une trés bonne suprise).
Je pourrais désormais donner un troisième exemple, même si nous sommes évidemment sur des niveaux moins hauts que les deux films sous nommés: il s'agit de Et Après, l'adaptation éponyme du roman de Guillaume Musso. Le film n'est pas tout récent, il est sorti il ya plus de 2 ans au cinéma, mais je viens juste de le rattraper in extremis en DVD.
Bon, j'ai rapidement donné mon opinion, dans l'article consacré au policier écrit par son frère, Valentin, sur les livres de Guillaume, champion des ventes en compagnie de Marc Levy ou Amélie Nothomb. Certes, je n'ai pas lu toute sa bibliographie (pas folle, la guèpe), mais seulement ses premiers, dont ce fameux Et Après, que j'avais lu dès sa parution, donc sans avoir d'a priori sur le phénomène Musso.
J'avoue que ce livre m'avait laissé une impression plutôt mitigée : d'un coté, je trouvais que la narration était quand même assez bien foutue et donnait au récit une tournure assez captivante. Maintenant, le style m'avait quand même géné avec ses facilités d'écriture et sa construction manichénne (l'avocat au départ sans scrupule qui va se rédomptionner au contact de ce médecin un peu gourou. Certains passages sonnaient vraiment comme trop appuyés, mais par rapport à d'autres livres de Guillaume Musso que j'ai lu ensuite, je trouvais quand même que ca tenait plutot bien la baraque.
Et du coup, j'ai trouvé que le film garde ce matériau de départ plutôt intéressant, cette idée certes philosophio- mystique que certaines personnes sont des messagers, c'est à dire qu'ils ont la possibilité de déceler chez les individus la présence d'un halo de lumière qui annonce leur mort imminente. Ce postulat passe, pour moi, mieux le cap de l'écran que celui de l'écrit, et Gilles Bourdos, dont j'aimais déja aimé le sens de l'image et de la lumière dans son précédent film, Inquiétudes, met ici tout son savoir faire pour faire un film assez hypotnique.
Quant à une des grandes curiosités du film, à savoir la prestation in english de notre Romain Duris national, qu'on imaginait plutôt éloigné de ce genre d'univers holywoodien, il nous livre une prestation trés sobre et plutôt convaincante, assez proche de celle de Will Smith dans le film 7 vies auquel et après fait assez penser, sur plusieurs points. En revanche, John Malkovich dans ce rôle de chirurgien qui fait penser à une sorte de dieu le père m'a semblé assez monolitique et loin de ses performances les plus exceptionnelles.
Bref, un livre, qui grace avant tout à sa force visuelle ( merci, monsieur le chef op) m'a finalement semblé plus convaincante que le roman de Musso.