Le fils à Jo ne marque pas l'essai
L'histoire : Petit-fils d’une légende de rugby, fils d’une légende, et lui-même légende de rugby, Jo Canavaro élève seul son fils de 13 ans, Tom, dans un petit village du Tarn. Au grand dam de Jo, Tom est aussi bon en maths que nul sur un terrain. Pour un Canavaro, la légende ne peut s’arrêter là, quitte à monter une équipe de rugby pour Tom contre la volonté de tout le village et celle de son fils lui-même
Tiens, vous ne vous demandiez pas qu'étaient devenu mes coups de griffe du samedi? Non, tout le monde s'en fout?? Bon, ben tant pis, car les voilà de retour avec, dans mon viseur de ce samedi, un film tout plein de bon sentiments vu il y a quelques semaines et qui m'a bien enervé, le Fils à Jo, réalisé par un ancien rugbyman (ceci expliquerait cela :o), Philippe Gaillard (dit La Guille, ancien trois-quarts aile français et également journaliste rugby chez Canal+...voilà le pedigree complet du coupable :o)
Potzina dira peut-être que je suis intrinsèquement fermé aux films sur le rugby, et elle aura sans doute raison, mais je pense sincérement que s'il avait pour toile de fond le badmingoton ou la natation synchronisée ( Gégé Lanvin en palmes et tubas, ca le fait, non?), je ne pense pas que j'aurais été plus indulgent.
En effet, dès les premières minutes du film, on sent que l'on nage en pleine overdose de bons sentiments et de clichés en tous genres. L'intrigue va se dérouler tout du long du film de façon extremement prévisible : on sait que le pauvre petit fiston Cannavaro (on pense forcément aux frères Cambérabéro, génération de rugbymen célébres des années 80) va tout d'abord se rebeller, pour ensuite forcément et devenir un rugbyman émérite, et obtenir l'amour de son papa, grognon mais avec un coeur gros comme cela.
Dans le rôle de ce paternel "bougon mais si sympatoche", Gérard Lanvin (que j'avais trouvé bien mieux dans les Lyonnais) assure le minimum syndical dans un type de personnage qu'il a eu l'habitude de jouer des dizaines de fois, et les autres comédiens sont également en roue libre dans des archétypes, si grossièrement dessinés.
Le pire étant peut-être la prestation de Vincent Moscato, ancien rugbyman lui aussi, qui s'est reconverti humoriste, et qui en fait des caisses dans le rôle de l'ami bas du plafond de Gégé"Cannavaro" Lanvin. Et je me rappelle de Laurent Ruquier qui, lors de la promotion du film dans son émission " On n'est pas couché", en faisait des tonnes (lui aussi) sur "l'extraordinaire performance de ce génial débutant qu'est Vincent Moscato"...
Remarquez, heureusement qu'on prend pas au pied de la lettre tout ce nous que vend Ruquier, sinon, on irait voir toutes les daubes qui sortent sur nos écrans...Et désolé, la Guille, mais j'ai du mal à ranger votre film dans une autre catégorie que celle là :o)