Un groupe qui ne part pas à Volo!!!
Après plus de deux ans de chroniques musicales, il est temps que je vous parle d'un groupe que j'ai découvert aux débuts des années 2000, au gré d'invitations à des concerts, et dont j'ai énormément regretté leur disparition quelques années plus tard.
Ce groupe, ce sont les Wriggles, et pour ceux qui ne le connaissent pas ( il y en a malheureusement, le groupe n'était pas si médiatique que cela, à mon grand désarroi) un des collectifs musical les plus atypique et les plus jouissif du rock français.
Comédiens à l’origine, les Wriggles sont vite devenus des musiciens clowns les plus passionnants de la scène française, mêlant musique, sketchs et chorégraphies dans un joyeux délire, tout de rouge vêtus.
Avec une guitare et cinq voix mélangés à l'unisson, ces Wriggles, tous habillés de rouge et dotés d'une gestuelle épatante, constituaient un vrai régal et pour les yeux et pour les oreilles. Des paroles parfois touchantes et souvent drôles qui faisaient mouche à tous les coups et une musicalité à toute épreuve, nettement plus appréciables en live qu'en CD, où l'écoute pouvait sembler plus répétitive.
Hélas en 2006, la carrière des Wriggles a pris du plomb dans l'aile , et comme souvent dans les groupes, parce que certains de leurs membres ont voulu voler de leurs propres ailes. Et je reconnais, qu'un peu dégouté par la fin de mon groupe fétiche, je n'ai pas eu trop envie d'aller écouter ce que ces dits ex membres faisaient chacun de leur coté..
Et quelques années plus tard, je reconnais que j'ai eu tort de réagir ainsi car parmi les groupes issues des Wriggles, figure Volo, un des groupes les plus passionnants de la scène musicale française et formé par les frères Volowitch, un membre et demi de ce fameux grouppe des Wriggles..
En effet, entre les différentes tournées des « Wriggles », dont Frédéric est un des membres fondateurs, et Olivier le régisseur général, les deux frangins font leurs premiers concerts. D’abord et surtout dans des bars , jusqu’ à la sortie de leur 1er disque en 2005 chez « opéra Music ». Depuis, et en tout, les deux frangins, ont sorti cinq albums. Trois studios, un live acoustique et un best of.
Peu médiatisé, « Volo » est aussi et surtout un groupe de scène qui peut compter sur un public grandissant. Les frangins multiplient en effet les tournées avec un succès certain, avec notamment des scènes à la Cigale, au Trianon, au Bataclan, à l’olympia, aux Francofolies de la Rochelle et récemment sur ma région au Transbordeur pour un concert que j'ai raté à la dernière minute à mon grand regret....
Avec un succès critique et un public fidèle, le duo aurait pu s’inscrire comme une des valeurs sûres de la chanson française. Mais , hélas, cela se saurait sinon, l’estime ne suffit parfois pas pour passer à la radio. Dans tous leurs albums, la même recette : des textes tantôt d'une sensibilité à fleur de peau, tantôt plein d'humour, des mélodies imparables, des voix magnifiquement accordées, une interprétation sans faille.
Cela dit, leurs albums n'avaient jusqu'à présent, jamais réussi à me convaincre tout à fait comme j'aurais aimé : parfois un peu lourdaud dans leurs chansons engagés, leurs CD souffraient surtout d'un arrangement trop minimaliste, trop faiblard, et ce manque de souffle me génait quelque peu.
Heureusement ,en ce début d'année 2013, Volo revient avec un 4ème album « Sans Rire », que j'écoute sans discontinuité sur ma platine depuis sa sortie il y a quelques semaines et qui m'a définitivement convaincu de l'énorme talent de ces deux frerots.
Avec ce quatrième album, les deux frangins ont décidé de forcer le destin, sans trahir leur philosophie. En signant chez Play on, ils ont laissé « les arrangements à des pros » comme ils disent. Réalisé par Jean-François Delort, Sans rire a été arrangé par Florian Dubos et Jocelyn Moze.
Voici "Toujours à coté", le premier morceau de cet album, histoire de vous faire une petite idée de la couleur musicale de leur dernier opus:
Si l’on retrouve leurs textes ciselés dans le quotidien et notre société contemporaine, l’enrobage musical est en effet bien plus abouti. Efficacité mélodique, finesse du propos, ancrage dans la réalité, cet album possède ce petit truc en plus qui personnellement a totalement fini de me convaincre.
Sensibles mais lucides, idéalistes mais conscients, artisans du mot mais également totalement concernés par leur époque, les Volo défendent des valeurs qui me touchent profondément, plein d'humanisme et de tolérance, avec également de très beaux textes sur le couple et les relations familiales (le magnifique Comme si sur la relation entre un beau père et la petite fille qu'il a vu grandir et qu'il va devoir quitter).
L’humour est certes un peu moins noir ( et beaucoup moins que du temps des Wriggles), le drapeau un peu moins haut, les flèches moins acérés mais toujours aussi précises.
Comme si les Volo avaient, après 10 ans d’aventures musicales fraternelles, trouvé enfin le bon compromis.
Et cela ne les empeche pas de reprendre certaines de leurs chansons du début, comme ce T'es belle, remis au gout du jour et qui est une belle illustration à mon sens du vrai talent d'écriture et mélodique de ce groupe qu'il est temps de réhabiliter à leur vrai niveau!!!