Captain fantastic : une belle réflexion sur notre mode de vie actuel..
Dans la lignée de ma chronique d'hier soir sur les deux livres autour de la secte de Charles Manson, notre chronique cinéma de ce premier jeudi de novembre s'interesse également à cette thématique de la vie en communauté et de la secte, même si celle pronée par l'Américain Matt Ross est bien sûr moins violente et criminelle que celle qui a mis fin aux jours de Sharon Tate.
Projeté à Cannes dans la sélection "Un certain regard", ce "Captain Fantastic" fût assurément un des évènements cinéma du mois d'octobre.
Avec un titre qui fait penser à un blockbuster de Marvel , Captain Fantastic est en fait une très jolie pépite du cinéma indépendant américain, et une véritable réflexion sur notre mode de vie actuelle et sur l'engagement éducatif parental.
Ce long métrage américain raconte l'histoire d'une famille vivant depuis 20 ans en pleine nature, les parents assurant l'éducation et l'instruction de leurs six enfants entre 5 et 20 ans Captain Fantastic" nous conte l'histoire d'une utopie familiale, qui met en valeur le savoir, la culture et l'exercice physique au milieu de la forêt, qui explose à la mort de la mère de cette famille.
Le « vrai » monde va alors se mêler des méthodes d'éducation peu conventionnelles du chef de famille, et Viggo Mortensen est évidemment impeccable dans ce rôle de père protecteur, qui élève seul ses enfants dans une forêt, moitié-philosophe, moitié-Robinson.
Un père aux idées plus ou moins respectables mais d'une sensibilité qui force l'empathie, bien qu'il semble parfois foncer droit dans le mur de ses convictions et qu'il peut mettre en danger la vie de ses propres enfants .
La famille est ici vue comme un foyer un peu anachronique dans laquelle tous les émotions seront partagées : le rire, le chagrin, la gêne, le dégoût, la colère qui sont su développer un univers propre à eux, un univers singulier qui apporte une bouffée d'air au spectateur, qui les regarde et même peut les admirer sans pour autant comprendre et adhérer aux enjeux et au bien fondé de leurs motivations profondes.
On apprécie le fait que le scénario ne soit pas ouvertement manichéen et qu'il ose poser les limites des deux versants de cette éducation- toujours passionnant de voir en quoi un idéal peut se confronter en la réalité, et le film nous montre bien les limites de cette utopie.
Le plus important, nous semble dire Ross tout au long de ce "Captain Fantastic", c'est la prise en compte en premier lieu de l'évolution et du bien-être des enfants et ce message ne peut que toucher sa cible.
Avec la mise en contradiction de cette utopie avec une "l'american way of life" traditionnelles représentées par la belle famille très américaine de notre communauté d'hippies, Captain Fantastic apparait alors comme une fable ouvertement politique, mais qui n'impose pas son mode de pensée.
Le long métrage propose, en fliligrane, et de manière assez subtile des valeurs philosophiques, où l'on voit notamment se croiser Platon et Noam Chomsky (dont l'anniversaire remplace noël pour cette famille).
Refusant de vivre et d’élever ses enfants dans une société trop mercantile, Ben Thomas va faire grandir ses enfants à l’écart du monde et de la civilisation.
Une belle utopie qui ne peut que se faire rattraper à un moment ou à un autre par la réalité. Les nombreux apprentissages que ce père va transmettre ne suffiront pas à compenser celui, forcément indispensable, des relations sociales et cela, le film de Ross le montre intelligemment.
Fable philosophique qui aborde des thématiques passionnantes comme l'éducation, la culture, la nature, la mort d'un être cher et les rituels d'accompagnement, le film pose de belles et passionnantes questions : faut-il impérativement vivre en dehors de la société pour s'en extraire et surtout pour être heureux ? Est ce qu'un enfant est intrinquèment attiré par le conformisme et le système de pensée plutôt traditionnel?
En y ouvrant quelques une de ces portes d'entrée, Captain Fantastic peut imposer mine de rien quelques discussions après le film et même pourquoi pas des remises en question autour du modèle dans lequel le monde occidental élève ses enfants sans trop se poser de question.
Entre l’utopie écolologique et hippie que véhicule la famille du film et une vision étroitement économiste et libérale de l’existence, une voie médiane peut se trouver, et c'est ce que nous dit joliment ce passionnant film de Matt Ross.
Ai beaucoup aimé le film....<br />
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Cela me renvoie effectivement sur des réflexions pro notamment en terme d'éducation, de choix et de protection de l'enfance ;)
J'ai beaucoup aimé ce film vu hier soir. Oui l'occasion de se pencher sur l'éducation dans notre monde.<br />
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P.S : Tout autre chose je te remercie pour les places au parc des oiseaux gagnées chez toi :-) <br />
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http://imagimots.blogspot.fr/2016/11/au-parc-des-oiseaux.html<br />
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Bon dimanche
Ta critique est top et explique super bien le film.<br />
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Un beau film, même si je lui ai quand même trouvé quelques défauts, mais que toi tu expliques parfaitement !
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