Revue de Cinéma anglais spécial Ciné O Clock : The Party/ Le crime de l'orient express/ Margaret
Depuis hier soir, Villeurbanne plus exactement, le cinéma Le Zola se mettent à l'heure anglaise ( voir notre présentation du festival Ciné O Clock ici meme).
Le cinéma villeurbannais met en effet un coup de projecteur sur la production cinématographique de nos voisins d’Outre-Manche grâce à cette manifestation Ciné O’Clock qui permet toujours de découvrir quelques perles .
Cette semaine « So British » propose un large panorama des films britanniques et irlandais qui font l’actualité .
Parmi ces films présentés, on a en vu 3 en fin d'année 2017 qu'on vous commente dès maintenant :
LE CRIME DE L’ORIENT-EXPRESS (Murder on the Orient Express)
Ce n'est pas la première fois que le célèbre roman d'Agatha Christie, paru en 1934, est porté à l'écran. Il y eut une première adaptation par Sidney Lumet en 1974, présentée en "miroir" dans le cadre du festival, ce dimanche 4 à 18h.
Le crime de l' Orient Express est sans doute un des oeuvres la plus aboutie et la plus maitrisée de la reine du crime Agatha Christie,Hercule Poirot, venu résoudre une affaire à Alep, pense bien faire un peu de tourisme à Istanbul à son retour.A l'hôtel, il reçoit un télégramme qui le rappelle à Londres.Il réserve un billet de train, il voyagera à bord de l'Orient-ExpressDans le train, pendant la nuit, Mr Ratchett, un riche Américain est tué de douze coups de couteau et Poirot va soupçonner un des voyageurs d'avoir commis le meurtre.
Le doute s'installe, les indices s'accumulent et le final, plutôt surprenant, achève cette enquête avec brio ! L'enquête est simple, efficace et dépaysante ! On ne déforme rien de l'esprit original qui est mis à jour dans une relecture moderne.
Eviemment le film de Branagh plaira surtout à ceux qui ne connaissent ni le livre ni le long métrage de Sydney Lumet mais heureusement on est loin des représentations télévisuelles de l'auteur, vieillottes et particulièrement ennuyeuses.
La mécanique policière est tellement excpetionnelle qu'on ne peut que saluer le génie du crime Agatha Christie, plutôt servie avec talent par Brannagh et son casting 5 étoiles.
La mise en scène du réalisateur est pointilleuse et intelligente, alternant prises de vue en hauteur qui mettent bien en valeur la mécanique ferrovaiaire, et des plans séquences dans les différents wagons qui réjouiront à n’en pas douter les amoureux de cette belle mécanique, évoluant dans de fabuleux décors.
Niveau casting, on aime la version que joue Brannagh d' un Hercule Poirot largement modernisé avec de ses très longues moustaches grises doublées. Dans les stars qui jouent les passagers du train, Johnny Depp et Michelle Pfeiffer mènent la danse avec les rôles lus croustillants et d'autres comme Penélope Cruz ou Judi Dench jouent plus les utilités. Quelques scènes d'action absentes du roman d'Agatha Christie viennent pimenter l'intrigue, mais jamais sans nuire à l'âme de l'auteure. La fin, annonce une nouvelle enquête célèbre dans le Nil, certainement nouvellement adaptée par Kenneth Branagh.
Jours et Horaires :
Dimanche 4 : 20h45* / Mercredi 7 : 16h / Samedi 10 : 18h
THE PARTY
Commentaires :
The Party est un film affûté jouant sur l’unité de temps et l’unité de lieu. Le recours au noir et blanc, sans effets spéciaux ni pléthore de décors mettent en avant la narration. Tout est exposé, on ne peut rien cacher, les personnages, la lumière et l’obscurité, la voix et la musique sont au service de l’intrigue. La caméra observe dans l’ombre et guette sans relâche les visages de ces personnages en période de crise au fur et à mesure qu’ils révèlent leur vérité.
Unité de temps, unité de lieu, unité d'action. "The Party" ressemble à du théâtre filmé mais possede une immense qualité : sa durée. Soixante huit minutes qui passent comme un éclair.
Une intrigue d'une redoutable efficacité : un jeu de massacre donne l’air de rien des leçons sur la bonne morale et certains comportements hypocrites et cyniques de nos élites, réjouit souvent et est porté par des comédiens qui semblent vraiment se régaler.
Dommage que le film soit en noir et blanc, qui conforte le coté exercice de style et que le titre ultra-référencé, emprunté au film de Peter Sellers dont on a parlé récemment.
Jours et Horaires :
Mardi 6 : 20h30* / Samedi 10 : 16h15
Commentaires :
MARGARET
Deuxième long métrage de la réalisatrice irlandaise Rebecca Daly après "The other side of sleep", inédit en France, et alors que son troisième long Good Favour vient de faire sa première mondiale au Festival de Toronto, Margaret qui est à l'affiche de quelques salles de façon assez confidentielle depuis mercredi dernier est un drame mineur mais sensible et puissant sous fond de questionnement sur le lien maternel et l'absence.
Un amour maternel particulièrement ambigü chez une mère qui avait renié très tot son fils biologique dont elle apprend la disparition en début de film et qui va se prendre d’affection pour Joe, un gamin du même age que son fils, une petite frappe paumée qui erre dans le quartier.
Alors que Matt, l’ex mari de Margaret, venu lui annoncer la disparition de Patrick, revient sur les traces de Margaret, la relation entre Joe et Margaret va se teinter d'ambiguité et de trouble.
Rebecca Daly réussit à dessiner un joli trio de personnages dont les félures et blessures touchent la corde sensible avec un style épuré qui évite tout sensationalisme et sentimentalisme, quitte à être parfois un peu trop froid.
Le récit comporte pas mal de zones d'ombre et d’ellipses que le spectateur devra résorber de lui même , mais l' étude psychologique reste subtile et sensible et surtout le film vaut pour son interprétation particulièrement réussie.
Le jeune Barry Keoghan, actuellement à l’affiche de Mise à mort du cerf sacré, est très sobre et remarquable dans un rôle difficile, mais le film doit surtout beaucoup à Rachel Griffiths, inouvliable dans la série Six Feet Under, trop rare au cinéma, et ici toute en intensité dans ce rôle de mère qui aimera son fils trop tardivement et dans une sorte de transfert particulièrement retors qui fait tout le sel de Margaret.
A noter la présence du jeune Barry Keoghan, un acteur habitué aux rôles d'écorchés qui a connu une année 2017 particulièrement prolifique puisqu'il était également au casting de Dunkerque et de Mise à Mort du Cerf Sacré.
Jours et Horaires :
Lundi 5 : 16h / Jeudi 8 : 18h30