Baz'art  : Des films, des livres...
13 mars 2018

Critique : Call me by your name : euh, c'est bien çela, la plus belle romance depuis très longtemps?

 

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Call Me By Your Name, sorti le 28 février dernier faisait partie de nos grosses attentes cinéma de l'année 

Nouveau long métrage de Luca Guadagnino (dont on avait beaucoup aimé le très beau "Amore" ou "A Bigger Splash"), "Call Me By Your Name" est l'adaptation d'un roman d'André Aciman, publié en France sous le titre Plus tard ou jamais.

Un film qui arrivait précédé de formidables échos de ses projections en festival depuis plusieurs mois , certains considérant le film comme une des plus belles romances vues au cinéma ces 50 dernières années ( rien que cela! )  et dont on attendait forcément beaucoup.

Or, alors que j'ai vu le film la semaine dernière en salles j'ai ressenti une déception à la hauteur de mes immenses attentes.
Il faut dire que ce long métrage m'a semblé totalement anecdotique et traitant un sujet- les affres du désir et de la passion-de façon opposée au traitement que j'aurais aimé voir, c'est à dire de la fièvre et du lyrisme  à la place de cette nonchalance , miévrerie et langueur persistante,  et  l'on sauvera  à peine 10 dernières minutes avec le dialogue du père , scène enfin émouvante  ainsi que le dernier plan, qu'on ne vous dévoilera évidemment pas.

Ne désirant pas forcément plus casser le film que dans le tweet ci dessous qui a pas mal été remarqué,  je laisserais à ma chroniqueuse Nisrine le soin de parler du film avec un peu plus de mesure que je naurais pu le faire , même si elle a préféré le film à moi meme,  sa voix   moins enthousiaste que 99% des spectateurs du film n'en apporte pas moins une touche discordante à cette unanimité qui m'aura laissé un peu béat...  

 

 
 Critique cinéma: Call me by your name de Luca Guadagnino

L'amour à l'italienne... antique

Vespas, Fiat 500 et bicyclettes en campagne romantique sous un soleil de plomb... le réalisateur Luca Guadagnino dessine et colorise une carte postale nostalgigue qu'il met en mouvement dans une intrigue romanesque tirée du livre d'André Aciman, dont on ne s'étonnera pas qu'il soit spécialiste de Proust...

Le scénario, co-écrit par James Ivory, épure le récit d'Aciman et se concentre sur l'essentiel : l'histoire de la passion amoureuse, sur fond de Riviera italienne et d'été caniculaire à l'esthétisme hautement romanesque, une partie de cache-cache  à la découverte de sa propre identité.
 

 

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Une famille idéale, issue de la bourgeoisie intellectuelle et cosmopolite, dont le père est professeur en antiquité gréco-romaine, la mère traductrice polyglotte et le fils musicien confirmé, séjourne dans sa villa de campagne au Nord de l'Italie dans les années 80.

Une longère de vieilles pierres avec dépendances et verger d'abricotiers et de pêchers (qui ne manqueront pas d'inspirer une nouvelle version du jardin des délices, et des tentations...) où l'ont fait bonne chère entre amis, on lit au bord du lac, et on flirt au bal du village... Et ainsi passe l'été.

Comme chaque année, pour quelques semaines, un étudiant-chercheur étranger est accueilli à la villa pour travailler auprès du père. C'est ainsi qu'Oliver, brillant trentenaire américain façonné comme un maître nageur de Beverly Hills fait son entrée dans la famille.

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Elio, le fils âgé de 17 ans, va alors bientôt dénigrer les parties de volley et farniente avec les beaux jeunes gens de son âge pour ce nouveau venu qui l'agace autant qu'il l'intrigue, puis l'obsède.

La culture grecque qui occupe le doctorant et le professeur semble peu à peu s'infiltrer dans le temps suspendu de cet été sans fin. Éloge de la paresse et des plaisirs terrestres, célébration de la noblesse d'esprit et de la jeunesse des corps, c'est enfin dans la relation qui se tisse entre Elio et Oliver qu'on retrouve la référence hellénique.

Elle rappelle en effet la pédérastie qui liait le maître à l'élève, leur fascination réciproque, pour l'érudition de l'un, pour le physique de l'autre ; liés par une transmission des savoirs de l'esprit et de la vie, brouillant les hiérarchies entre le pédagogue et le disciple. Elio et Oliver semblant avoir tout deux autant à apprendre qu'à donner.

 

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La référence est belle, mais noyée de clichés d’Épinal qui empêchent d'adhérer au propos, d'entrer dans le tableau et d'accompagner un tant soit peu les personnages dans leurs affres et dans leurs tourments.

Ceux-ci sont pourtant campés par un casting convaincant : outre les confirmés Armie Hammer (Oliver), Michael Stuhlbarg (le père) et Amira Casar (la mère), le jeune Timothée Chalamet (Elio) dresse une belle palette d'émotions, de maladresses et d'audaces qui font les étés adolescents.

Finalement, après l'idylle et le départ de l'amant américain, nul n'était besoin d'illustrer le temps qui a passé par des scènes de campagne enneigée : le seul gros plan sur le visage d'Elio est un paysage suffisamment changeant et explicite pour raconter l'enfance partie avec l'été.

 

 

Call me by your name, film de Luca Guadagnino

avec Armie Hammer Timothée Chalamet, Mickael Stuhlbarg, Amira Casar

(sortie le 28 février 2018)

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