Baz'art  : Des films, des livres...
13 mars 2018

Nicolas Rey n'est jamais aussi bon que lorsqu'il est Dos au mur !

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"J'écris ce livre en étant totalement clean. Et vous n'imaginez pas à quel point c'est chiant et laborieux d'écrire lorsqu'on est totalement clean. On met un temps monstrueux à écrire une seule ligne qui ne soit pas trop mauvaise. "

Loin de son image de dilettante qu'il veut bien essayer de donner, le romancier Nicolas Rey est de tous les fronts : après avoir chanté tout l'été dans son groupe les garcons  manqués avec son ami Mathieu  Mathieu Saïkaly. ancien lauréat  de la nouvelle star (enfin c'est plutôt Mathieu qui chante, Nicolas l'accompagne en récitant des textes qu'il a écrit), il nous avait pondu en fin d'année dernière un très beau livre sur les plus belles histoires d'amour les plus mythiques

Il faut dire que Nicolas Rey n'a eu de cesse de revenir, tout au long de son œuvre, sur la célébration de l'amour tant ce thème  lui est cher, le décrivant sous toutes ses formes et ses facettes dès son premier roman, Treize minutes.

"La littérature est la nage la plus dangereuse qui soit. Elle demande une condition physique exceptionnelle mais elle vous détruit le corps sans vous offrir le moindre répit."

Rebelote dans son nouveau livre, "Dos au mur",  qui sort en librairie ce Jeudi 15 mars, chez son éditeur habituel Au Diable Vauvert, un roman (?), où pour une fois Nicolas veut nous dévoiler toute la vérité tout en reconnaissant que parfois le mensonge possède aussi ses vertus non néglieables...

Un roman,  qui contrairement à ce que le quatrième de couverture pourrait laisser penser ne parle pas vraiment de cette histoire de plagiat qu'il aurait réalisé en  2016 ( le conditionnel ne peut être que de mise tant la part entre fiction et réalité et particulièrement brouillé) mais qui est  en fait surtout un pretexte à raconter sa dernière histoire d'amour avec une certaine Josephine dont Nicolas est particulièrement fou d'amour.

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Intronisé à la fin des années 1990, et ce, dès son premier roman Treize Minutes, comme un des auteurs phares de la nouvelle génération, Nicolas Rey a usé et abusé d'excès en tous genres ( drogues, alcool, médicaments filles...),

Mais cette fois ci , l'auteur, revenu de toutes ses addictions, n'avoue qu'une seule dépendance  : celle au sentiment amoureux et à la passion.

  Porté par des  chapitres courts qui donnent un rythme alerte à ce récit qui mélange allégrement  le réel et la fiction, l'intéret de ce Dos au mur tient dans cette infime frontière qui sépare la vérité du mensonge.

 "Le mensonge, mesdames et messieurs les jurés, est un don que nous a donné le ciel pour déposer un peu de baume sur les plaies de la vérité. Il faut regarder la réalité avec des lunettes de soleil. Sinon, on devient aveugle. Et ces lunettes de soleil s'appellent l'illusion."

Et le lecteur amusé, du moins celui qui voudra bien se prendre au jeu,   tentera de démeler le vrai du faux ( on ne trouve nulle trace de ce plagiat sur internet ni même de ce recueil de nouvelles qu'il aurait publié en 2016; de même les aventures romantico- sentimentales de Mathieu Sakhaly semblent assez incroyables)).

" La vie de plagiaire doit ressembler à la vie d'un petit braqueur de banque. Ensuite, pendant toute ton existence, il faut que tu regardes derrière ton dos si la police ne débarque pas. Plus jamais, tu ne pourras dormir d'un sommeil tranquille. Tu seras toujours flippé à l'idée qu'on te démasque? Pardon les amis, mais il me restait une nuit pour trouver vingt pages? Et puis, il y a eu ce coup de fil. Et puis, tout m'a paru simple d'un seul coup."

ON reconnaitra  à l'auteur un courage certain,  car une fois de plus en utilisant son propre personnage public en héros de roman on prête forcément le flanc à la critique qui ne pourra que le taxer d'insupportablement égocentrique.
Et  surtout on s'inclinera sur les qualités retrouvées de ses premiers romans , une plume vive et incisive, un vrai sens de la formule, et surtout une belle dose d'autodérision  dans cette autofiction pleine d'a propos et  d'esprit,  où Nicolas Rey avoue ses fautes avec un certain  panache, dans un  roman-vérité en fin de compte bien moins vain et irritant que ce qu'on aurait pu s'attendre.

 

   (c) Jean-Philippe Baltel

Commentaires
S
Dos au mur !<br /> <br /> (Donc) regard porté vers l’Avenir Nicolas
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