Nicolas Rey n'est jamais aussi bon que lorsqu'il est Dos au mur !
"J'écris ce livre en étant totalement clean. Et vous n'imaginez pas à quel point c'est chiant et laborieux d'écrire lorsqu'on est totalement clean. On met un temps monstrueux à écrire une seule ligne qui ne soit pas trop mauvaise. "
Loin de son image de dilettante qu'il veut bien essayer de donner, le romancier Nicolas Rey est de tous les fronts : après avoir chanté tout l'été dans son groupe les garcons manqués avec son ami Mathieu Mathieu Saïkaly. ancien lauréat de la nouvelle star (enfin c'est plutôt Mathieu qui chante, Nicolas l'accompagne en récitant des textes qu'il a écrit), il nous avait pondu en fin d'année dernière un très beau livre sur les plus belles histoires d'amour les plus mythiques
"La littérature est la nage la plus dangereuse qui soit. Elle demande une condition physique exceptionnelle mais elle vous détruit le corps sans vous offrir le moindre répit."
Rebelote dans son nouveau livre, "Dos au mur", qui sort en librairie ce Jeudi 15 mars, chez son éditeur habituel Au Diable Vauvert, un roman (?), où pour une fois Nicolas veut nous dévoiler toute la vérité tout en reconnaissant que parfois le mensonge possède aussi ses vertus non néglieables...
Un roman, qui contrairement à ce que le quatrième de couverture pourrait laisser penser ne parle pas vraiment de cette histoire de plagiat qu'il aurait réalisé en 2016 ( le conditionnel ne peut être que de mise tant la part entre fiction et réalité et particulièrement brouillé) mais qui est en fait surtout un pretexte à raconter sa dernière histoire d'amour avec une certaine Josephine dont Nicolas est particulièrement fou d'amour.
Intronisé à la fin des années 1990, et ce, dès son premier roman Treize Minutes, comme un des auteurs phares de la nouvelle génération, Nicolas Rey a usé et abusé d'excès en tous genres ( drogues, alcool, médicaments filles...),
Mais cette fois ci , l'auteur, revenu de toutes ses addictions, n'avoue qu'une seule dépendance : celle au sentiment amoureux et à la passion.
Porté par des chapitres courts qui donnent un rythme alerte à ce récit qui mélange allégrement le réel et la fiction, l'intéret de ce Dos au mur tient dans cette infime frontière qui sépare la vérité du mensonge.
"Le mensonge, mesdames et messieurs les jurés, est un don que nous a donné le ciel pour déposer un peu de baume sur les plaies de la vérité. Il faut regarder la réalité avec des lunettes de soleil. Sinon, on devient aveugle. Et ces lunettes de soleil s'appellent l'illusion."
Et le lecteur amusé, du moins celui qui voudra bien se prendre au jeu, tentera de démeler le vrai du faux ( on ne trouve nulle trace de ce plagiat sur internet ni même de ce recueil de nouvelles qu'il aurait publié en 2016; de même les aventures romantico- sentimentales de Mathieu Sakhaly semblent assez incroyables)).
" La vie de plagiaire doit ressembler à la vie d'un petit braqueur de banque. Ensuite, pendant toute ton existence, il faut que tu regardes derrière ton dos si la police ne débarque pas. Plus jamais, tu ne pourras dormir d'un sommeil tranquille. Tu seras toujours flippé à l'idée qu'on te démasque? Pardon les amis, mais il me restait une nuit pour trouver vingt pages? Et puis, il y a eu ce coup de fil. Et puis, tout m'a paru simple d'un seul coup."
(c) Jean-Philippe Baltel