Baz'art  : Des films, des livres...
15 avril 2018

Nobody’s watching : la très belle ballade mélancolique d'un argentin à NY..

 

Nobodys-Watching-Affiche

En plein mois de mars, j'ai eu la chance de rencontrer, pendant près d'une heure, la cinéaste argentine Julia Solomonoff venue sur Lyon présenter son dernier et très beau film "Nobody’s watching", projeté  dans le cadre du festival LGBT "Ecrans Mixtes".

Nobody’s watching  est le troisième film de Julia Solomonoff, et le second à sortir en France ( le 25 avril prochain) après "Le dernier été de la Boyita" en 2009.

Dans ce long métrage, Julia Solomonoff, part d'une histoire très personnelle (elle a comme son personnage principal un comédien qui a quitté son pays natal, l'Argentine pour tenter de réussir aux USA), mais masculinise son héros, probablement pour prendre la distance nécessaire à ce matériau si intime.

Contrairement à la plupart des films sur New York, Big Apple est vue ici comme une cité particulièrement difficile à appréhender pour un immigré et qui, de par sa nature individualiste et sans pitié pour ceux qui ne sont pas des "winners" de nature,  détruit plus qu'elle n'aide ces êtres en perdition, comme l'est Nico, comédien star d'une sitcom à Buenos Aires et galérant aux States, accumulant les petits boulots notamment comme baby sitter.

Nobody_s_Watching

Avec beaucoup de finesse et de sensibilité, Nobody’s watching nous montre par petites touches et sans didactisme aucun, comment une star en Amérique du Sud va sombrer dans l’anonymat de la grande mégalopole et comment, peu à peu, il devra abandonner ses rêves et ses illusions de départ.

Et le film montre aussi, avec la dérision nécessaire, combien le cinéma américain se nourrit de clichés et de représentations et qu'un  blond latino n'est pas assez typé pour passer le cap des castings, un peu à la manière d'un  Aziz Anzari dans la formidable série Master of none .

Ballade mélancolique narrant le sentiment de déracinement et l’errance  qui étreint ce comédien  argentin dans New York, Nobody’s watching  est porté par l'époutousflante prestation de  Guillermo Pfening dans le rôle principal, apportant une belle palette de nuances, entre l’image qu’il s’efforce de garder dans son rapport aux autres et le désespoir qui le ronge progressivement.

Nobody's watching Nico

Car le film parle aussi de ces petits mensonges que l'on se raconte à soi meme et aux autres lorsque nous n’avons pas le courage d’affronter nos problèmes.

 Rencontre impossible entre le cinéma authentique d’Amérique du Sud et le si envié (et si difficile à atteindre) American Dream, Nobody's Watching  parle d'échecs et de regrets sans jamais s'apesantir sur le coté dramatique et tragique  sur un personnage qu'au fond comme le titre du film l'indique « Personne ne regarde  vraiment, ce qui pour un acteur est le comble du desespoir .

En cela, le soin apporté à la lumière, crépusculaire et nocturne, ainsi que la précision du travail sur l'ambiance sonore accentue ce sentiment d’épuisement et de la fuite vers l’avant que ressent le "héros" de ce très beau film.

Vous l'aurez compris on vous conseille cette très belle découverte à voir au cinéma le 25 avril prochain et dont on reparle prochainement avec la cinéaste dans l'interview dont je vous ai parlé en début d'article. 

Commentaires
Qui sommes-nous ?

 

Webzine crée en 2010, composé d'une dizaine de  rédacteurs qui partagent  la même envie : transmettre notre passion de la culture sous toutes ses formes : critiques cinéma, littérature, théâtre, concert , expositions, musique, interviews, spectacles....

Visiteurs
Depuis la création 8 068 339

 

­

 

 

Focus sur le festival chéries-Chéris (15-25 nov) aux cinémas MK2 bibliothèque, beaubourg et quai de seine.

Au programme de cette 31e édition, 75 longs métrages et 76 courts inédits venant des quatre coins du monde, renvoyant à notre volonté continue d’explorer, expérimenter, les nouveaux territoires queer.

 

31e festival du film LGBTQIA & +++ de Paris, du 15 au 25 novembre 2025 - Chéries-Chéris

 

 

FESTIV·IEL

 

jeu. 13 → sam. 29 novembre 2025

Le Théâtre de la Croix-Rousse (TXR) organise la 5e édition de Festiv·iel, son temps fort annuel dédié au féminisme inclusif, aux cultures queer et aux questions de genre et de sexualité. Depuis sa création en 2021, Festiv·iel est devenu un événement incontournable et unique en France, rassemblant plus de 5000 spectateur·ices en 2024 ! 

Festiv·iel ambitionne de lutter contre les discriminations et les violences, d’encourager l'empowerment individuel et collectif – notamment féminin – et d’offrir un espace de réflexion et de célébration. Il promeut des valeurs de sororité, d’écoféminisme et de déconstruction du patriarcat.   

 

 

 

46ème Festival du Film Court de Villeurbanne du 11 au 16 novembre 2025

 

L’Association pour le Cinéma et l’équipe du Zola organisent  la 46ème édition du Festival du Film Court de Villeurbanne, du 11 au 16 novembre 2025.

 

--

Les compétitions se tiendront les mercredi 12, jeudi 13 et vendredi 14 à 18h15 et 21h.

La compétition animation aura lieu le jeudi 13 à 21h.

Au programme, 6 compétitions internationales et animation, 3 programmes spéciaux, des rencontres et masterclass.

 

Festival du Film Court - Cinéma Le Zola

 

 
 
 

Nous contacter

Une adresse mail :

philippehugot9@gmail.com 

Newsletter
159 abonnés