«Retour à Bollène» une chronique sociale et intime qui touche juste!
Quelques mots, d'un film sorti la semaine passée en catimini sur quelques écrans et qui mérite pourtant absolument le coup d'oeil: Retour à Bollène.
Ce premier long métrage de Saïd Hamich principalement producteur notamment du beau Vent du Nord est le retour dans sa ville natale d'un personnage qui a pratiquement coupé tout lien avec sa famille et avec son milieu d'origine.
Nassim, ancien élève brillant s'est exilé à Abou Dabi pour trouver un travail correspondant à ses capacités et pour fuir un environnement qu'il a en horreur . Il revient au début du film dans sa ville natale à l'occasion des fiançailles de sa soeur.
Sur les terres de cette cité du sud-est de la France sinistrée au fort taux de chômage, gouvernée par l'extrême droite, il va alors se rendre compte du fossé terrible entre ses aspirations de sa jeunesse enfouie et la réalité sociale d'aujourd'hui .
Malgré la brievété du film ( juste une heure dix) , et d'un budget très resseré, le film, nourri par le réalisateur de thème intimes et de souvenirs personnels, bénéficie d'une très grande justesse dans les portraits qu'il dessine et la conduite de son récit .
Retour à Bollène, qui fait penser autant au premier roman d'Edouard Louis qu'au retour à Reims de Didier Eribon est un portrait autant d'un homme en recherche d'identité que d’une ville,qui offre bien peu d’horizons d’évolution à ses couches populaires issues de l’immigration.
Retour à Bollène réussit à raconter pas mal de choses intelligentes sur notre société en quelques séquences et quelques dialogues pudiques et sensibles par le biais de bien éloquents travellings, notamment en voitures...
Un cinéma politique et social de grande qualité, à voirr tant qu'il joue encore dans les salles..