Play : le premier coup de coeur cinéma de 2020!
Le film aurait normalement dû sortir à la mi-octobre, mais les malheurs du distributeur Mars films- en liquidation judiciaire- en auront décidé autrement.
Sans vouloir évidemment du mal à la boite de Stéphane Cellerier, cette petite déconvenue s'avère être finalement un mal pour un bien tant "Play" (et son nouveau distributeur Gaumont films qui devrait s'en frotter les mains) qui sort demain en salles, a tout pour faire commencer l'année 2020 du meilleur pied.
Le réalisateur Anthony Marciano et son fidèle complice Max Boublil déjà responsable de l'hilarant Les Gamins et d'un pas si mauvais que cela Robin des Bois signent en effet une incontestable réussite, à la fois par son idée de départ, atypique et gonflée que par son traitement, maitrisé et très agréable à regarder .
Réalisée uniquement sous le principe du found fountage cher au cinéma d'horreur depuis le projet Blair Witch, Play est uniquement fait sous la forme de vidéos maisons, racontant 25 ans d'une vie, du premier Noël avec la caméra offert par papa ( un Alain Chabat qu'on voit hélas trop peu) aux années 90 de la maturité .
Pris d’une grande crise existentielle à l'aube de la quarantaine, le héros de l'histoire, joué par un Max Boublil qu'on verra finalement bien plus derrière que devant la caméra, va un beau jour décider de rembobiner les images et de les monter pour en faire naître le film de sa vie.
Admettons le : cette compilation de morceaux de vie traînant une image amateur ( image cradingue, son saturé, fondu au noir) avait tout de la fausse bonne idée, on redoutait un peu le film concept qui s'épuise au bout de dix minutes de film.
Sauf que, grâce à une écriture très maligne et une construction narrative très ingénieuse, ce "Play" est une vraie réussite qui procure des sensations dignes d'une chronique familiale du meilleur effet, à la manière du chef d'oeuvre du genre, " le Plus beau jour du reste de ta vie" , un autre film concept français qui réussissait également tout ce qu'il entreprenait et qui procurait de bien belles émotions à l'instar de ce "Play".
Ce film d'une vie, qui nous fait traverser sans jamais le moindre ennui un pan de trois décennies, des années 90 aux années 2010, dresse le portrait de toute une génération.
Tout le monde pourra s'y retrouver grace à des marqueurs générationnels collectifs ( la victoire en coupe du monde de 1998, le bug de l'an 2000) ou personnels, moments de joie ou grosses peines (sa première play station, la mort d'un proche, une rupture amoureuse, une naissance d'enfant) forcément universels
Max Boublil, Alice Isaaz, Malik Zidi , Arthur Périer ainsi que les jeunes acteurs qui interprétent leurs roles 20 ans avant, bref tous ses comédiens particulièrement impliqués et très attachants, contribuent à l'immense réussite de cette oeuvre universelle qui creuse avec énormément de talent les joies et émotions personnelles et collectives.
On croit énormément à cette bande de potes et à ce qu'ils traversent au cours de ces 25 années de vie, et on sent alors que le tandem de cinéaste/ acteur principal y ont mis énormément de leur vie.
Authentique, chaleureux, drôle, poignant, sensible, ce "Play"est à coup sûr une des excellentes surprises de ce début d'année.
On espère que le long métrage d'Anthony Marciano connaitra un très beau succès en salles, histoire d'attaquer l'année 2020 par le meilleur bout de la lorgnette !