MY FAVORITE WAR : un bijou de l’animation le 20 avril 2022 au cinéma
Dans le film d’animation documentaire MY FAVORITE WAR de Ilze BURKOVSKA JACOBSEN qui sort au cinéma le 20 avril prochain, la réalisatrice raconte l’histoire vraie de son adolescence en Lettonie durant l’occupation soviétique.
Endoctrinement de la jeunesse et propagande sont au programme… Ilze va tout faire pour aiguiser son esprit critique et s’émanciper face à une société qui réprime la liberté de pensée.
Synopsis : Ilze a grandit en Lettonie, le pays le plus heureux du monde, du moins c’est ce que l’on disait chez elle. Entre un grand-père déclaré ennemi de l’État, un père membre du Parti et une mère qui tente de s’en sortir, la petite Ilze va voir son histoire mêlée à celles des fantômes du passé et de l’Histoire contemporaine en train de se fabriquer…
Le squelette dans le bac à sable
Cette image, celle d’un squelette trouvé dans un bac à sable par une jeune enfant alors qu’elle joue au pied de sa barre d’immeuble décrépite dans une petite ville froide marquée par la mémoire des héros de la guerre, est au coeur du film et elle est fondatrice pour la réalisatrice. Qui est-ce et que fait-il là ? Y aurait-il quelque chose de caché, d’enfoui et donc, une autre histoire possible ?
Avec une très grande sensibilité, Ilze Burkovska Jacobsen raconte dans ce long métrage, son histoire et son parcours de petite fille lettone née à la fin des années 70.
Elle parle sans fard de son grand-père agriculteur et peintre, opposant au régime, reclus dans sa ferme où elle a vécu ses plus beaux souvenirs.
Elle parle de son père, cette autre figure tutélaire, qui venait s’opposer à son grand-père car il était lui membre du Parti et élu municipal.
Elle parle aussi de sa mère, cette femme qui est allée à l’université, qui était indépendante et qui a du les élever seule sans jamais rendre la liberté et l’indépendance qu’elle avait acquises.
L’éveil de la conscience de la jeune fille et de la prise en compte des réalités du monde qui l’entoure se font progressivement, en suivant le rythme chronologique du film.
Les réflexions se font de plus en plus complexes et de moins en moins naïves.
La réalisatrice perle son récit de maximes venues de ces situations, de ces épreuves, qui lui ont servit de guide et qui lui ont permis d’avancer en restant intègre.
Ce film n’est jamais larmoyant et dépeint une situation peu représentée et peu connue du grand public : la réalité des la vie des Balkans pendant la guerre froide. La réalité de ces pays qui ont vécu dans l’ombre de la Russie et qui, à l’image de cette jeune fille, ont su un jour, penser autrement, et reprendre leur indépendance.
L’animation est très stylisée, assez minimaliste dans les mouvements et souvent poétique grâce à la voix off de la réalisatrice qui conte sa propre histoire.
Une vraie réussite et une sortie salles qui pourra donner de la visibilité à ce film.