[CRITIQUE]- LA MONTAGNE de Thomas Salvador: singulier, audacieux mais languissant
Pierre, ingénieur quadragénaire parisien, se rend dans les Alpes pour présenter un nouveau type de machine robotique. Sur place, son attention se perd vers la montagne à l'horizon.
Il décide alors de tout plaquer pour découvrir cette étendue enneigée et pour s'immerger en pleine nature. C'est à 3 800 mètres, sur les flancs de l'Aiguille du Midi dans le massif du Mont-Blanc, que Pierre trouve refuge.
Là-haut, il apprend pas à pas les rudiments de l'alpinisme et s'immerge toujours plus profondément dans la montagne, jusqu'à buter sur un phénomène assez loin du rationnel.
Si le film avait été profondément remarqué par la critique, on était restés particulièrement dubitatifs devant "Vincent n’a pas d’écailles" premier long métrage deThomas Salvador, qui malgré sa très bonne idée de départ et sa volonté de mettre du cinéma français dans un genre confisqué par les majors US, nous avait plongé le spectateur dans un ennui assez profond.
Sept ans après, le cinéaste revient sur grand écran et on peut dire qu'il continue à creuser le sillon d'un même cinéma, décalé, ambitieux, onirique, et avec un rythme qui n'appartient qu'à lui et qui est assez loin des standards habituels.
Fable écologique qui convie la poésie et le fantastique, La Montagne est avant tout le récit d’un homme qui ose figer son temps dans un monde dominé par la nécessaire course au profit.
Après Vincent n'a pas d'écailles, Thomas Salvador poursuit avec La Montagne la construction naissante d'un univers cinématographique qui interroge à sa manière le rapport de l'homme et de la nature à une époque où l'humain ne semble pas des plus amicaux envers elle.
Il le fait avec un style particulièrement épuré, , délesté de toute psychologie et de quasiment tous dialogues superflus, et avec un rythme qui épouse celui de la nature , totalement raccord avec son propos.
Creusant toujours le sillon d'un cinéma de la marge, à la lisière de la fable poétique et du fantastique, le projet et le propos Thomas Salvador séduiront à coup sur les amateurs de cinéma singulier et audacieux.
Un peu trop radical et languissant pour séduire le grand public, cette montagne mérite cependant qu'on s'y arrête., notamment pour les très belles séquences avec une Louise Bourgoin qui joue avec énormément de finesse une jeune femme intriguée par cet énergumène. ..
Creusant toujours le sillon d'un cinéma de la marge, à la lisière de la fable poétique et du fantastique, #lamontagne, Second long métrage de Thomas Salvador séduira à coup sur les amateurs de cinéma singulier et audacieux.. et Louise Bourgoin y est sublime... pic.twitter.com/fVfHIhTAI8
— Baz'art (@blog_bazart) January 12, 2023
La Montagne**, réalisé par Thomas Salvador avec Thomas Salvador, Louise Bourgoin et Laurent Poitrenaud
en salles le 1er février 2023
Distribué par le Pacte
en compétition au festival du film fantastique de Gérardmer-
Film vu au cinéma le comoedia en avant première le jeudi 12 janvier 2023