[CRITIQUE] Dounia et la Princesse d’Alep-l'exil à hauteur d'enfants
Dounia a 6 ans, elle quitte Alep avec quelques graines de nigelle au creux de la main et avec l’aide de la princesse d’Alep, Dounia fait le voyage vers un nouveau monde…
lnspiré à la réalisatrice Marya Zarif (qui l’a cosigné avec André Kadi) par sa propre expérience et celle de ses compatriotes, le film Dounia et la princesse d’Alep, actuellement en salles, présente un double hommage : à la fois conte oriental qui rend un merveilleux hommage à la culture levantine (son multiculturalisme, sa gastronomie, sa langue), le film est aussi un récit qui aborde les expériences douloureuses du deuil, de la guerre (en l’occurence celle qui a déchiré la Syrie) et de l’exil.
Le film Dounia et la princesse d’Alep aborde en effet un certain nombre de sujets douloureux (le deuil, la guerre, l’exil), mais s’efforce de le faire « à hauteur d’enfant»
Cette histoire fort touchante est mise à la portée des plus jeunes (à partir de 6 ans) en racontant le parcours du combattant que traverse un nombre considérable de personnes de part le monde: insécurité hygiénique, alimentaire et matériel, frontières fermées...
C’est tout le talent des cinéastes d’avoir réussi à nouer ensemble ces deux fils pour se placer à hauteur d’enfant sans jamais s’abêtir.
Grâce à son attachante héroïne, pleine de vie et de malice, grâce à l’utilisation de la magie et du merveilleux, Dounia et la Princesse d’Alep ouvre aux jeunes spectateurs les portes d’une culture multi-séculaire.
Tout le film, qui évite soigneusement le piège du mièvre et du misérablisme, est traversé par un graphisme coloré, façon aquarelle et d’une musique orientale entrainante.