En salles ce mercredi, LES DAMNÉS NE PLEURENT PAS, deuxième long-métrage du réalisateur britanico-marocain Fyzal Boulifa suit les péripéties d'une mère vivant au petit bonheur la chance à Casablanca, en marge de sa famille qui la couvre de reproches.
Son fils, Selim, arrive à l’âge adulte et cherche à trouver un moyen de compléter les revenus fluctuants de sa mère pour subvenir à leurs besoins.
Après plusieurs déconvenues, le duo se retrouve à Tanger pour tenter de repartir sur de bonnes bases.
Pour son deuxième long-métrage après LYNN + LUCY (inédit en France), le réalisateur Fyzal Boulifa traite des relations turbulentes entre une mère célibataire en quête d’indépendance et son fils adolescent tentant de survivre à la misère.
A travers cette jolie chronique familiale qui évite les passages obligés, les scènes trop sordides, et qui surfe au gré des états d'ames fluctuants des deux protagonistes, le cinéaste londonien pose un regard lucide et non dénué de cruauté sur la société marocaine contemporaine exacerbé par un élan misogyne manifeste.
La mise en scène, sublimée par la photographie charnelle de Caroline Champetier révèle la maîtrise artistique du réalisateur et renforcent l’impact émotionnel des moments clés de l’histoire
Un duo fusionnel interprété par Aïcha Tebbae et Abdellah El Hajjouji acteurs non professionnels, qui sont pour beaucoup dans la crédibilité des protagonistes et l'attachement que le spectateur ressent pour eux.
Jamais il ne caricature ses personnages, et les rend profondément complexes et multiples, et cette ambivalence épouse celle de la mise en scène.
A noter, dans un second rôle important, Antoine Reinartz qui joue un Français restaurant les demeures urbaines marocaines.
Les Damnés ne pleurent pas est une œuvre cinématographique percutante et émouvante.
|