Une éducation orientale : le retour aux sources de Charles Berberian
Une enfance libanaise avec Charles Berberian
Charles Berberian est né à Bagdad d’un père arménien et d’une mère grecque. A neuf ans, il a rejoint son grand frère (réalisateur connu aujourd’hui décédé) à Beyrouth pour habiter chez sa grand mère maternelle pendant 6 ans. En 1975, il fuit la guerre civile avec sa famille et s’installe en France. Il ne retournera au Liban que 30 ans plus tard.
C’est la première fois, avec Une éducation orientale, que Charles Berberian, parle de cette période de sa vie et de sa jeunesse et de son rapport au Liban, navigant dans la construction de sa bande dessinée, aussi bien dans le temps que dans la géographie, entre Beyrouth et Paris.
Ce que j’ai ressenti, en tant que lectrice, comme une certaine confusion, traduit l’instabilité de son récit rythmé par plusieurs explosions (la première et la plus commune, celle de l’orage et la plus récente celle du port le 4 août 2020).
L’auteur alterne aussi les scènes à l’intérieur (appartement de sa grand mère) et les scènes à l’extérieur pour montrer l’imbrication entre histoire individuelle et histoire collective.
Ce à quoi j’ai été le plus sensible c’est la richesse de son style, du dessin de rues en noir au plan, aux grands formats à l’aquarelle, des croquis façon urban sketching pour suggérer le « bordel ambiant » ou « ajaa » aux galeries de portraits des dirigeants du Moyen Orient, des plans de la ville aux pages aux tonalités fushia.
On ne peut qu’admirer l’étendue du talent du dessinateur !