{CRITIQUE] IRIS ET LES HOMMES- que vaut le nouveau film de Caroline Vignal après Antoinette?
On attendait avec une certaine impatience, trois ans après la belle surprise "Antoinette dans les Cévennes", centrée autour du périple bucolique de son institutrice amoureuse d’un homme marié, le nouveau film de Caroline Vignal, ceci d’autant plus que Laure Calamy en tenait à nouveau le rôle principal d'une comédie qu'on imaginait du même ton que la précédente.
Caroline Vignal, souhaitant illustrer la manière dont les hommes peuvent s’immiscer dans la vie des femmes après 45 ans, revient près de trois ans après le triomphe d’Antoinette dans les Cévennes.
Avec Iris et les hommes, présenté la semaine passée sur Royan. Si pour Antoinette, la cinéaste avait puisé une part de ses références dans Le Rayon vert, de Rohmer.
Cette fois, ce serait plutôt du côté de Belle de jour, de Buñuel que son inspiration semble venir. Son ’intrigue est centrée sur Iris- Laure Calamy, , mère de deux enfants et épouse, dont la vie semble harmonieuse, n’était-ce l’absence de toute intimité au sein de son union.
Se percevant comme "une femme gelée" – en référence au titre d’une œuvre d’Annie Ernaux, lauréate du prix Nobel 2022, qu’elle parcourt chaque soir –, cette quadragénaire décide de prendre des mesures audacieuses en s’aventurant sur des applications de rencontres. Son dessein est clair: éveiller le désir latent en elle pour revitaliser sa vie conjugale.
Le film s’inspire en partie de faits authentiques. "Il y a quelques années, une amie m’a confié s’être aventurée sur une application de rencontres. Son récit était absolument sidérant, évoquant un univers parallèle où les hommes abondaient", confie la réalisatrice rencontrée lors de sa venue à Lyon avant hier
La gestation du film fut longue, car, selon Vignal, "il était essentiel que le public adhère à cette femme qui, sans éprouver d’amour pour ses partenaires, s’unit à eux par pure envie, un sujet rarement exploré à l’écran".
Même si elle semble à ses aises dans un rôle taillé pour elle, Laure Calamy en fait un peu beaucoup, et son personnage n’est pas des plus sympathiques et attachants
Cependant, son partenaire Vincent Elbaz fait un joli come back dans un rôle a priori en retrait mais qui gagne de l’épaisseur notamment dans sa partie finale
Sans renouveler le miracle d’antoinette dans les cevennes, caroline vignal aborde avec bonne humeur et ce qu’il faut d’a propos un sujet pleinement dans l’air du temps : l’adultère et les applications de rencontre.
Cela donne une comédie enjouée plutot rythmée, avec quelques seconds rôles croustillants et de belles idées - la scène de comédie musical à Créteil- mais parfois assez poussive et décousu pour tenir une ligne cohérente tout du long. Une petite déception eu égard de son précédent film, mais pas catastrophique non plus!