[CRITIQUE] Pauvres Créatures ; Yorgos Lanthimos, gothique et déjanté.
Le voici donc enfin ce film qui a enflammé la dernière Mostra de Venise et qui a remporté deux Golden Globes, dont un pour Emma Stone . Pauvres Créatures , le nouveau long métrage de Yorgos Lanthimos est sorti en salles mercredi dernier, mais que faut il en penser? on vous dit tout ci dessous :
Lorsque Mary Shelley rencontre H.G Wells ils enfantent Godwin Baxter, un mélange du docteur Moreau et de Victor Frankenstein. Un savant fou et humaniste à la fois qui considère le corps des mammifères et autres animaux comme un puzzle génial.
Son chef-d'œuvre sera Bella, une suicidée enceinte, entre la vie et la mort, à laquelle il greffe le cerveau de son bébé, ( je relis cette phrase et m'effraie moi-même).
Hors donc Bella, au corps de belle trentenaire, c'est Emma Stone, revient à la vie et doit tout apprendre comme un nourrisson. Une femme enfant à qui l'on peut tout apprendre, le rêve de tout macho. Cette femme enfant sans filtre tape dans l'œil de Duncan Wedderburn, c'est le très sexy Hulk, Mark Ruffalo qui donne corps et âme à cet avocat libidineux et qui va prendre en charge l'éducation de Bella. " My sexy fair Lady" en quelque sorte.Bella dans son apprentissage de la vie, comprenez du sexe, va très vite dépasser le maître. Un riche parcours initiatique qui amènera Bella à devenir une femme libre.
Du laboratoire d'une grande maison victorienne en passant par la sensualité lisboète ou un bordel parisien Belle Epoque, Yorgos Lanthinos promène et malmène quelque peu sa candide héroïne, qui d'aventures en aventures s'émancipe et s'affranchit.
Attention, décors, réalisation et interprétation à l'image de son scénario gothique et déjanté.
Deux options, soit vous rentrez dans l'univers foisonnant, esthétisant, surcoloré et surjoué du réalisateur et vous applaudirez joyeusement, soit vous restez à la porte de ce sacré bordel et les deux heures vingt du parcours initiatique de Bella, aux fisheyes céphaliques un peu lourdingue, vous semblera très long.
Une chose est sûr, depuis " Canine" son troisième long métrage remarqué à Cannes en 2009, Yorgos Lanthinos cultive un univers bien à lui, " Pauvres créatures " est un film véritable film d'auteur, mais hollywoodien, une réussite dans le genre.