Difficile entrée dans l'adolescence pour la jeune Sasha. Il faut dire que dans la famille vampire, cela signifie avoir des canines qui poussent et enfin pouvoir se nourrir seule.
Seulement voilà Sasha a trop lu les philosophes des Lumière et comme chacun le sait la Lumière est dangereuse pour les vampires.
Sasha aime le genre humain et est incapable de tuer.
Son humanisme désole ses parents qui craignent pour sa vie. Pour tenter de la responsabiliser, sa famille lui coupe les vivres, des pochettes de sang dans le frigo, et l'envoie chez une cousine pour un apprentissage otion canines/carotide.
Alors qu'elle erre, par une nuit sans lune, dans les rues de Montréal, Sasha rencontre Paul, un garçon aussi perdu qu'elle.
Chacun dans un monde qui ne veut pas d'eux, les deux adolescents vont se reconnaître et se plaire. Roméo et Juliette du Québec concluent un marché, en saignant Paul le suicidaire, Sasha sauve sa vie. Encore faut-il, tradition humaniste oblige que Paul réalise ses dernières volontés.
Les dernières volontés basiques d'un lycéen de base, cracher ses quatre vérités à la proviseur et pourquoi pas donner un bon coup de poing sur le nez au cador du lycée.
Tendre déambulation de deux noctambules où, bien sûr, rien ne se passera comme prévu.
Mais au petit matin, juste avant le levé du soleil, des amoureux prêts à aider l'humanité toute entière.
Ambiance nocturne formidablement rendue. Avec ses deux jeunes tourtereaux candides, forcément attachants et une galerie de personnages plutôt bien croqués, Ariane Louis-Seize assume ses références, " La famille Adams ", " Twilight ", et très malignement s'en éloigne.
Conte gothique drolatique, récit d'émancipation et d'apprentissage, comédie horrifique avec vampires méchants mais pas trop, comédie romantique d'ombres et de Lumières, poésie nocturne où la dernière volonté d'un vampire serait de voir le soleil, et fable humaniste à la morale surprenante, tout cela à la fois pour que Sasha et Paul, nos deux héros en souffrance, trouvent enfin leurs places dans notre monde.
Un très joli film, humaniste évidemment.