étéSouvenez vous, ( tiens je me mets à faire du Drucker, maintenant): il ya deux semaines, j'inaugurais ma chronique les 3 films à voir cette semaine, en mettant en 3e choix le film Un été Brulant, même si je posais quelques réserves au film.

Pour moi, le cinéma de Philippe Garrel est symptomatique d'un certain cinéma d'auteur français qui me laisse totalement de marbre, (alors que j'en apprécie un autre versant), et ce pour plusieurs motifs :  trop épuré, trop aride, trop plat, trop désincarné, et joué par des acteurs trop naturalistes.

Hélas, ce n'est pas la vision de cet été brulant qui va changer la donne. Malgré la promesse du titre, de l'Italie où se déroule le film et de la présence à l'écran bellissima Monica Belluci, la chaleur ne transparait  que trés rarement de la pellicule, exception faite d'une ou deux scènes ( notamment une scène de danse, de Monica avec un inconnu de passage, faite d'élégance et de grâce  qui fait cruellement défaut sinon).

Au contraire, le film dégage même une certaine froideur, ce qui est vraiment dommage lorsqu'on veut parler de passion amoureuse et de couple qui ne peut s'aimer que dans le conflit et l'infidélité. Surtout, le film ne m'a jamais semblé apporter un regard nouveau sur un sujet déjà traité mille fois.

Que ce soit par les dialogues souvent creux ("l'amitié, c'est différent de l'amour") ou par des personnages manquant cruellement de consistance (notamment avec ce personnage du narrateur, joué par un clone du chanteur Stanislas, et qui incarne une figure de révolutionnaire  tout mou assez peu crédible), le film ne décolle jamais, sauf peut-être dans le dernier quart d'heure, avec l'apparition  posthume (il est mort peu de temps après le tournage) du  père du réalisateur, Maurice Garrel, dans le rôle  d'un fantome qui apporte un peu d'émotion à un film qui en manque hélas cruellement.

A la vision des critiques des internautes du site Allo Ciné, particulièrement féroce, on voit, une fois de plus que ce film est une nouvelle illustration de l'écart important entre l'opinion publique et la critique ( une grande majorité de la presse a couvert ce film de louanges). On a beaucoup de mal à comprendre, à la vision de ce film, pourquoi il a été présenté à Venise en sélection officielle, et pourquoi tant de journalistes le défendent becs et ongles. Un des mystères de la politique des auteurs qui a court dans le cinéma français.