La filière écossaise est le troisième volet des enquêtes de Douglas Brodie, l’ex flic de Glasgow, de retour dans sa ville après la seconde guerre mondiale.
L'Écossais Gordon Ferris- hélas pas présent cette année à Quais du Polar est un auteur dont on avait chanté les louanges l'an dernier avec les Justiciers de Glasgow .Il s'agit donc de la troisième aventure pour Douglas Brodie, indépendante des précédentes, après “La cabane des pendus” et ces fameux justiciers de Glasgow”. qu'on peut trouver en format poche, chez Points. a déjà publié plusieurs romans outre manche, et la critique britannique le compare même "avec Ian Rankin" ..ou Val Mc Dermid, les plus célèbres auteurs de polars écossais.
Gordon Ferris a notamment travaillé pour le ministère de la Défense britannique et on voit une nouvelle fois combien il n’a pas son pareil pour décrire l’ambiance particulièrement mystérieuse et opaque de ce Glasgow d'après-guerre.
"Mon projet d'article sur l'infame passé et sur l'usurpation d'identité avait provoqué une réunion dans le bureau d'Eddie. Sandy maintenait sa longue carcasse debout dans un coin, les bras croisés. J'étais assis face au bureau d'Eddie, qui me lançait des regards noirs par dessus sa montagne de paperasse. "
Nul besoin d’avoir lu les deux premiers volets pour plonger dans la superbe ambiance de Glasgow d’après guerre autour d’un antihéros particulièrement touchant et attachant comme seuls les grands romans policiers savent nous en offrir.
On y apprend mais de façon divertissante, sans jamais que cela soit scolaire, des enjeux se nouant autour des anciens criminels de guerre nazis, ceux qui seront jugés et punis sous fond libération des camps et les interrogatoires des tortionnaires nazis.
On y voit ainsi comment le polar s'en sort souvent pour faire de certaines périodes particulièrement troubles de l'Histoire un véritable piment aux intrigues
Ce troisième volume tranche un peu avec les deux précédents, mais n'en demeure pas moins un excellent troisième épisode, qui devrait clore de facon remarquable cette non moins remarquable trilogie..
"L’Allemagne a perdu la guerre dès sa défaite sur le front de l’Est, en 43, même si Hitler n’a jamais voulu l’admettre. Il a préféré brûler la maison de fond en comble. Mais toutes les ordures de sa clique n’étaient pas prêtes à descendre avec lui dans son dernier bunker. Il y en a qui ont dû mettre un pactole de côté et se ménager une sortie de secours."