Le salaire de la peur/Les diaboliques : Clouzot maitre de la noirceur et de la perversité en 2 exemples
Un petit retour sur l'oeuvre de Clouzot après un premier bilan lors du dernier Festival Lumière à travers deux de ses films, Le salaire de la peur et Les Diaboliques .
Les Diaboliques et "le salaire de la peur" de Henri‑Georges Clouzot sont sans doute les plus emblématiques de son œuvre et ont été récemment réédités en Digibook Collector Blu-Ray + DVD + livret. chez TF1 Vidéo au sein de la collection Héritage.
Concernant le salaire de la peur, il est interessant de remettre le film en perspective avec le récent roman de Philippe Jaenada qui nous parle de George Arnaud, le célèbre auteur du « Salaire de la peur » formidable roman qui a donné ce non moins formidable film de Clouzot
Jaenada avait un souvenir flou du film, donc il le revoit et trouve qu’il a mal vieilli alors qu’il pense que le roman, lui, aurait pu être écrit il y a un mois..
Jaenada est bon camarade avec Georges Arnaud, son héros, je pense qu’il transfert ce que Georges Arnaud pensait du film, car pour avoir revu le film grâce à cette édition, c’est un film qui tient vraiment la route( si je peux dire) et la dragée haute aux films américains de la même époque, avec bien sur en plus la noirceur et la misanthropie du réalisateur.
Admettons que Jaenada n’est pas totalement objectif sur ce coup la : l’Amérique du Sud réinventée en Camargue et dans la bambouseraie d’Anduze il faut le faire!” Le salaire de la peur” le film contient de vraies bonnes scènes de suspens et de pur sado-masochisme dans les rapports humains.
Clouzot demandait vraiment beaucoup à ses acteurs.Les rapports de Clouzot et Arnaud se dégradent très vite car Clouzot s’est accaparé le roman jusqu’à raconter aux journalistes que c’est son projet, son sujet, son idée, comme si le roman de Georges Arnaud n’existait plus. Hitchcock était intéressé par “le salaire de la peur” mais il voulait que cela se termine bien....Hollywood, Hollywood....”
Le salaire de la peur” en roman est un bon roman, j’en ai parlé ce weekend avec un copain de mon âge qui me l’a confirmé, on l’avait tous lu et adoré au lycée, mais c’est aussi un très bon film que l’on avait tous vu aussi. Arnaud avait aussi reproché à Clouzot d’avoir enlevé une scène anticléricale pour plaire à la visa de censure de l’époque: un curé fourbe indiquait une route difficile pour que les camion ne traverse pas son village et un curé fourbe à l’écran s’était impossible....
Le film de Clouzot est comme toute sa filmo noir, misogyne misanthrope et sans espoir...le livre d’Arnaud et plus nuancé et surtout pas du tout misogyne et il porte sur les rapport humain un regard humaniste est tristement désespéré alors que Clouzot est cynique et ricaneur.
BONUS DVD Le salaire de la peur
• Regards croisés sur Le salaire de la peur, par Jean‑Ollé Laprune et Samuel Blumenfeld (19 minutes)
• L’extraordinaire ambition d’Henri‑Georges Clouzot, par Xavier Giannoli (20 minutes)
• Aux sources du choc original, par Bong Joon‑Ho Souvenirs d’Yves Montand (17 minutes)
• La restauration du film (7 minutes)
• Souvenirs d'Yves Montand (2 minutes)
• Bande-annonce originale
Quant aux diaboliques, le revoir en 2017 permet de comprendre à quel point pour Clouzot, le sadomasochisme domine le monde et la monstruosité y éclate encore plus sans doute que dans Le corbeau ou Quai des orfèvres. e tà quel point le cinéma pour Clouzot est le moyen de prouver sa fascination à la face obscure des hommes.
Clouzot a souvent fait un film en opposition avec un autre et les diaboliques, film intimistes de femmes fait juste après le salaire de la peur grand film d'aventures d'hommes en est le parfait exemple.
Le climat du film, considéré comme « malsain » à la première sortie, est un reflet de la misanthropie de Clouzot. Mais, ce qu'on voit de façon réaliste, n'est pas forcément la vérité.
La grande originalité de cette œuvre de mort et d'épouvante est sans dévoiler l'intrigue pour ceux qui ne la connaissent pas ( à sa sortie, Clouzot avait fait mettre des panneaux inmplorant les spectateurs à ne pas dévoiler le dénouement aux autres) qu'elle repose sur une duperie.
Et cerise sur le gâteau on voit ^parmi les élèves de l'institut Johnny Halyday dans son tout premier rôle et forcément c'est d'actualité!
Les Diaboliques- BONUS
• Regards croisés sur Les Diaboliques, par Jean‑Ollé Laprune et Samuel Blumenfeld
• Le film vu par Bernard Stora
• Témoignages de Boileau et Narcejac
• Bande-annonce originale
Prix indicatif : 19,99 euros.