Je pense que je serais éternellement gré à Benoit Jacquot de nous avoir livré en 2014 un magnifique mélodrame sentimental superbement réalisé avec ces palpitants "Trois coeurs" .
Du coup j'avais eu tendance à être assez bienvaillant devant son adaptation pas entièrement réussie du journal d'une femme de Chambre d'Octave Mirbau.
Malheureusement mon indulgence s'est totalement envolée en voyant des deux derniers longs métrage le très pénible , A Jamais, qui était pour moi un des pires films de 2016 et son terrible dernier long en date, « EVA » sorti le 7 mars dernier en salles.
On est quasiment dans les mêmes eaux ( ?) que pour " à jamais" avec son dernier film sur les écrans et aussi vite vu qu'oublié : inspiré d'un roman l'histoire parait aussi invraisemblable que confuse, avec heureusement quelques beaux plans sur la ville d’Annecy, sur son lac et ses sommets de montagne enneigés.
Le scénario affiche un béant assez incroyable et laisse surtout un flot de questions sans réponse.
On ne sait pas vraiment où commence et finit le film, qui du coup se trouve sans explication ni contextualisation, et le film fait le tort de confondre mystère et néant avec des personnages aussi vides qu'antipathiques..
Du début jusqu’à la dernière scène, on ne ne s’attache pas à ces personnages presque robotiquse et peu charismatiques. Le casting ne marche pas non plus, Ulliel est monocorde et Huppert se livre une autocaricature assez agaçante .
Bref, dans ce "eva", très vite le spectateur va tomber dans un torrent ou plutôt un lac d'ennui.. et dire que le film était en compétition à Berlin, ca laisse assez songeur sur le fait que certains cinéastes aient la carte contrairement à d'autres..
Alors, définitivement on dit à jamais à Jacquot ou on lui laisse une ultime chance en se doutant que même avec ces cuisants échecs, le type a de la ressource et surtout le blanc seing des décideurs de l'industrie du cinéma?