ANNECY 2019 : Compétition/ THE RELATIVE WORLDS De Yuhei Sakuragi
Synopsis : Shin est un garçon solitaire et silencieux. Il a perdu sa mère subitement et son père est peu présent. Au lycée, son amie d’enfance Kotori aimerait bien que leur relation évolue. Dans un Japon où des morts subites adviennent de manière très régulière, le monde de Shin et Kotori va être bouleversé par l’arrivé de Jin, le double de Shin, venu d’un Japon parallèle et ayant pour but de tuer Kotori.
UN FILM BIEN PLUS MALIN QU’IL EN A L’AIR
The Relative Worlds est le premier film de Yuhei Sakuragi qui était d’abord designer et qui a appris par lui-même l’animation par ordinateur. C’est effectivement un film très numérique mais ce côté informatique à une certaine utilité pour montrer la différence entre les deux Japon et l’invasion de certains êtres dans un monde qui n’est pas le leur. Il permet aussi d’allier, sur le design de certaines armes et créatures, une part mécanique et une part organique.
Ce film brasse de nombreux concepts de SF et les mêle à une histoire chargée d’action, un récit initiatique et la découverte de l’amour. Un riche programme très bien exécuté.
S’il n’est pas croulant d’originalité, le film traite tout de même de façon créative l’idée des mondes parallèles, il travaille aussi de façon pertinente le mythe de l’IA : l’idée de faire une connexion directe entre les mondes avec une influence directe entre eux est riche de sens et sert efficacement de ressort narratif et la connexion entre l’IA et son « fixer » donne naissance à de très jolies scènes en suspension (et pyjama) ainsi qu’a des échanges surprenants entre les deux êtres connectés.
Les personnages et leurs arcs sont bien écris. Le scénario a l’intelligence de renverser le schéma amoureux en faisant de Kotori une jeune fille très entreprenante et Shin un garçon un peu coincé dans cette situation. L’IA Miko est dans doute la personnage la plus intéressante et avec l’arc le plus riche.
Dans un premier temps, elle joue le rôle de l’autre, le regard étranger sur les pratiques quotidienne d’un monde qu’elle ne connait pas.
Cela donne naissance à quelques scènes comiques, mais aussi à une révélation sur le personnage de Kotori, dont la niaiserie et le romantisme fleur bleues à pu peut-être énervé où attrister le spectateur.
Mais là où le personnage prend toute son ampleur, c’est dans le rapport intime qu’elle crée avec les êtres avec qui elle se connecte car elle a accès à leur pensé et émotions et il faut, pour que la connexion se fasse une acceptation de l’humain.
Le scénario est bien ficelé pour qu’une intrigue assez classique soit efficace et ne se laisse pas dévoiler. Les twists sont pertinent et le réalisateur prend des risques. Un bon premier film donc, avec ces défauts, mais qui dévoile un réalisateur prometteur.
THE RELATIVE WORLDS
Durée 1h 33min
De Yuhei Sakuragi
sortie : prochainement
Note : 3.5/5
Rédacteur : Thomas Chapelle