« Qu’un miracle survienne à travers lui, et qu’il subvienne à nos miracles. Voilà bien ce que l’on attend, ce que j’attends, moi, d’un vêtement. »
ON en a souvent parlé : notre musée lyonnais, le formidable musée des Confluences a lancé depuis quelques années une collection intitulée « Récits d’objets », qui propose à des romanciers d'écrire une œuvre de fiction en choisissant un objet parmi les 3,5 millions que compte le musée. en faisant dialoguer sciences naturelles et sciences humaines et inciter les visiteurs à réver à la suite de ces récits.
Depuis mai 2020, les éditions Cambourakis coéditent cette collection à raison de deux titres par an.
Pour le nouveau livre de cette collection, la romancière poétesse belge Victoire de Changy, qu'on avait découvert il y a quelques années à l'occasion de son beau roman l'île longue s'est inspirée d'une robe de mariée en fibre optique, conçue spécialement pour le musée par le designer Mongi Guibane, à sa création en 2014.
Elle profite de cet objet de collection pour tisser une passionnante réflexion sur la mode et le vêtement et le lien étroit entre création textuelle et textile.
Le costume, la tenue, la fringue, le linge, la parure, les affaires, les effets...
Quel lien entretenons-nous avec nos vêtements, enveloppe indissociable de notre quotidien, qui nous accompagne de la naissance à la mort et conditionne une partie de notre rapport au monde ?
Qu’il s’agisse de se costumer pour se protéger de l’extérieur, jouer un rôle social ou simplement se vêtir pour se mettre en valeur, les vêtements que l’on porte agissent comme la caisse de résonance de notre existence.
Confrontant les pratiques et les points de vue, Victoire de Changy déploie, à partir d’une robe de mariée unique, une réflexion sensible et délicate sur le rapport que l’on entretient avec nos garde-robes et leur évolution selon les moments de la vie.
"Qu'un miracle survienne à travers lui et qu'il subvienne à nos miracles. Voilà bien ce que l'on attend, ce que j'attends d'un vêtement."
Elle tisse également un parallèle entre l’élaboration d’un texte et d’un textile, l’un comme l’autre requérant un soin, une attention et une connexion particulière à ce qui nous entoure.
Victoire de Changy est née en 1988 à Bruxelles, où elle réside toujours et travaille dans le milieu de la poésie. Elle a publié deux romans : Une dose de douleur nécessaire (Autrement, 2017), finaliste du prix Rossel, et L’Île longue (Autrement, 2018), finaliste du Prix Européen de Littérature, ainsi qu’un recueil de poésie, La Paume plus grande que toi (L’Arbre de Diane, 2020). Aux éditions Cambourakis, elle a publié deux albums jeunesse illustrés par Marine Schneider : L’Ours Kintsugi, finaliste du prix Sorcières, et Le Bison Non-Non.
Survivre aux miracles Victoire de Changy
Collection « Récits d’objets » co-éditée avec le musée des Confluences de Lyon
en librairie le 4 mai 2022