Rencontre avec Julien CARPENTIER, réalisateur de la vie de ma mère
Julien CARPENTIER Festival du film de Royan, décembre 2023
Julien Carpentier en interview pour son premier film "La vie de ma mère" avec Agnès Jaoui !
De quand date la première idée de La vie de ma mère ?
Dix ans maintenant J’ai d’abord eu l’idée d’un court-métrage, l’histoire d’un type qui reçoit un coup de téléphone de sa grand-mère lui disant que sa mère est là et qu’il doit quitter précipitamment son travail.
Ce qui est à peu près le début du film aujourd’hui…
J’ai écrit un script d’une vingtaine de pages et je voulais absolument que ce soit Agnès Jaoui qui joue la mère.
Je ne réfléchis pas trop et je vais la voir au théâtre, dans la foulée. À la fin, je parlemente pour aller dans les loges et j’arrive à lui donner le scénario avec une petite note d’intention.
Quinze jours plus tard, je reçois un mot d’Agnès, me disant qu’elle a adoré le projet, l’écriture, mais qu’elle ne joue pas dans les courts métrages, faute de temps. Je lui demande si elle pourrait être intéressée par le projet si c’était un long métrage, chose à laquelle je n’avais pas du tout pensé jusque-là. Et elle me dit qu’elle adorerait tourner ce film (rires)..
Comment avez-vous travaillé l’opposition entre l’exubérance d’Agnès Jaoui et le calme apparent de William Lebghil ?
William est quelqu’un de très profond, très intense, très sensible. Il possède à la fois un vrai timing de comédie et une grande intensité dramatique. Il a beaucoup travaillé avant le tournage pour faire de Pierre ce personnage taiseux, qui a passé sa vie à encaisser, et qui sait naviguer en pleine tempête. Il sait gérer. Il est sur ses appuis, prêt à a ronter les événements. On a travaillé sur son assise physique : les cheveux plus courts, le regard un peu plus sombre, et ce blouson en cuir qui lui donne une certaine stature. Il est prêt à recevoir des bourrasques ! Et, petit à petit, au fi l de son parcours, son humour un peu destructeur passe du cynisme au partage. Judith est quelqu’un de très drôle. Même si Pierre la trouve souvent insupportable, elle lui a transmis un regard sur le monde qui ne manque pas de drôlerie. Petit à petit, ils réapprennent à rire ensemble, comme quand ils sont couchés dans l’herbe et observent les étoiles
Pourquoi avoir fait de Pierre un fleuriste ?
Je voulais un métier qui permette de voir que Pierre excelle dans la partie commerciale, terre-à-terre, de son activité, mais qu‘il en a oublié la dimension esthétique, poétique.
C’est à l’image de sa vie, il s’est un peu coupé de la poésie. Sa mère, quant à elle, est plus sensible au sens des fleurs.
À leur signification et à leur beauté, au sens large.
Tout le parcours que Pierre va effectuer, c’est de ne plus voir les fleurs comme l’objet d’une simple transaction, mais aussi comme un langage, et ainsi s’ouvrir au monde de sa mère. C’était une façon de parler de transmission – qui est un message important du film.
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