Rencontre avec Roschdy Zem et Koya Kamura à Lyon pour Hiver à Sockcho
Le réalisateur franco-japonais Koya Kamura, était de passage à Lyon au cinéma Comoedia en décembre pour présenter Hiver à Sockcho, avec son acteur principal Roschdy Zem.
Le film, en salles ce mercredi, dépeint l'histoire touchante de la rencontre de deux êtres un peu seuls et que tout sépare, une jeune fille coréenne qui n'a pas connu son père, un Français, et un artiste quiquagénaire un peu bourru incarné par l'excellent Roschdy Zem. Interview.
Roschdy Zem est à l'affiche du premier film de Koya Kamura, avec la jeune actrice coréenne Bella Kim
Roschdy Zem, qu’avez-vous appris de la Corée où vous avez tourné ce très beau film ?
R.Z.Je ne connaissais pas le pays. Pendant le tournage, je me suis complètement imprégné et laissé conduire par le personnage et par le film, je n’ai pas pris le temps d’analyser ce que je vivais. C’est en rentrant en France que j’ai réalisé une singularité : l’absence d’arrogance sur le tournage, on sent moins la hiérarchie que l’on connaît dans le cinéma français. La personne qui joue ou travaille à un moment T sera la plus importante pour tout le monde. Dans le travail et dans la rue, dans la vie quotidienne, on vous envisage toujours avec respect. Après…ça peut partir en sucette (rires).
Koya Kamura, c’est votre premier long métrage, c’est aussi le cas pour Bella Kim, la formidable jeune actrice qui joue Soo Ha ?
K.K.Oui, elle n’avait jamais joué, mais elle était déterminée à avoir le rôle, elle a effectué trois mois d’essais avec deux coachs d’acting. Je voulais qu’elle soit très grande pour ne faire ressentir aucun rapport de domination avec le personnage de Roschdy. Il fallait aussi qu’elle maitrise le français comme le Coréen. J’ai été ravi du résultat.
Et Roschdy Zem ?
K.K.Je pensais à lui pour le rôle dès l’écriture, j’ai eu la chance qu’il accepte. Je crois que notre premier rendez-vous a été pour moi l’un de ceux où j’ai eu le plus de pression de ma vie. Mais Roschdy m’a mis à l’aise tout de suite et j’ai compris qu’il allait faire le rôle.
Roschdy Zem, vous incarnez l’artiste dessinateur de façon très physique presque brutale...
R.Z.Oui c’est un art qui me bouleverse à chaque fois que je vois des artistes au travail. Je trouve ça très chorégraphique, comme dans le film de Ed Harris sur Jacson Pollock. Sur le plateau, je théorise peu, le personnage était assez instinctif et animal. Le personnage de Kerrand vomit son dessin.
Il y a beaucoup de solitudes qui se croisent dans le film, c’est un parti-pris qui vous a séduit ?
Roschdy Zem : J’aime bien ces personnages qui s’offrent le luxe de ne pas avoir besoin d’être aimé. C’est aussi la rencontre deux conceptions opposées : le sensoriel de la nourriture proposée par la jeune fille est pour mon personnage juste de l’anecdotique. La seule chose qui lui permet d’avoir quelque chose d’organique c’est le dessin. Il y a beaucoup de pudeur et de fragilité dans les deux personnages, qui vont s’apporter mutuellement, et l’on peut penser qu’ils vont commencer à changer à la suite de leur rencontre.
Koya Kamura, l’histoire est assez universelle, vous auriez pu la tourner en France ou au Japon ?
K.K.Peut-être pas, je vais tourner mon prochain film au Japon, mais celui-ci devait être en Corée, il y a une ambiance particulière, la présence de la chirurgie esthétique qui est présente dans le film, est banalisée…
Vous avez eu une très bonne relation avec l’auteur du livre d’Elisa Shua Dusapin que vous adaptez...
K.K.Oui, elle est même venue sur le tournage pendant deux semaines. Elle a eu des mots très positifs pour le film et elle participe à la promotion. Elle est franco-coréenne, je suis franco-japonais, nous avons retrouvé beaucoup d’expériences en commun de cette double identité.
Retrouvez ci dessous notre chronique du film
Rédacteur de l article Romain prugnat
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Critique film : Hiver à Sokcho : choc des cultures en Corée - Baz'art : Des films, des livres...
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