coup d'éclat, le polar français s'essaie au social

Un suicide apparemment. Mais Olga était traquée et avait un fils, Ilan.
Animée par un sentiment de compassion qui la surprend elle-même, Fabienne part sur les traces de l’enfant disparu.
Coup d'éclat a été présenté un peu partout ( notamment par ses producteurs et par la presse) comme un polar social, et les incursions du cinéma français dans les problèmes de société sont suffisamment rares pour ne pas négliger cette tentative du réalisateur José Alcala dont le premier film Axel était plutot passé inaperçu lors de sa sortie en 2005.
Or, si la toile de fond de l'intrigue prend racine dans le milieu des sans- papiers et de la prostitution, le film est finalement moins un polar social qu'un portrait de femme à la dérive.
Le fait que cette femme soit une lieutenant de police chargée d'enquêter sur la mort d'une prostituée russe semble plus accessoire que l'étude de sa personnalité et de ses habitudes de vie ( célibataire, vivant avec son chat et sa vielle mère dépendante et rongée par des tragédies intimes que l'on devinera sans jamais les connaitre totalement ).
Cette prédominance de la chronique de meurs sur la chronique sociale est accentuée par la performance exceptionnelle de Catherine Frot que l'on avait plus vu dans un rôle aussi fort depuis longtemps, et qui, du coup, parasite un peu tout le reste du film, reléguant les personnages secondaires autour d'elle, ses collègues et les personnes qu'elle croise dans le cadre de son enquête, comme simples faire valoir.
Coté mise en scène, le parti pris du réalisateur de coller au plus près de son héroiïne, dans un souci constant de réalisme (la ville de Sète , jamais magnifiée, était par exemple plus en mis en valeur dans la graine et le mulet ) sied à la crédibilité de l'histoire, mais ne peut nous empecher de penser qu' avec un peu plus de rythme aurait permis d'acquérir une certaine tension, inhérente à tout grand polar qui se respecte.
Autrement dit, le film n'est certes pas le coup d'éclat qu'il prétend être dans son titre , mais il en reste quand même une oeuvre intéressante et intelligente.