Baz'art  : Des films, des livres...
5 mars 2018

Pour/Contre: The Shape Of Water : on se déchire sur le grand gagnant des Oscars 2018 !

  Récompensé du Lion d’or à la dernière Mostra de Venise,  et grand gagnant des Oscars cette nuit de dimanche à lundi, il était opportun de revenir sur "La Forme de l’eau" , qui a enchanté tout le monde aux USA, mais aussi en France dès le premier jour de sa sortie en salles le 21 février dernier.

Presque tout le monde, en fait,  car il reste un ilot de raleurs qui boudent leur plaisir. et qui ont un peu réchigné ce matin en voyant les résultats des Oscars ..

Et malheureusement,  des grincheux, on en a un dans la rédaction à Baz'art  en la personne de Michel qui a tiré la tronche..

L'occasion de réaliser   un pour et un contre  quelques mois après notre prise de bec sur le film d'Eric Caravaca, Carré  35  et pour une fois c'est Michel qui joue le méchant : 

alfabetajuega-the-shape-of-water-190717

POUR : UN RAVISSEMENT POUR LES YEUX !

  Quasiment tout m'a ravi dans ce formidable "The shape of the water" et notamment cette façon dont Guillermo Tel Toro utilise sa cinéphilie et ses modèles de référence des films des années 50/60 pour réaliser une oeuvre hommage à ce cinéma holywoodien.

Il le fait,  tout en s'en affranchissant et en y pervertissant les codes, un peu à la manière d'un Bunuel ou d'un  Hitchcock,  qui étaient aussi  à leur manière des iconoclastes, situés à l'intérieur du système, une position bien plus efficace comparé à ceux qui sont uniquement en dehors.

 Certes, on pense sans doute  un peu trop aux film des années 50-60,  notamment,   "La créature du lac noir", référence assumée par Del Toro tant ce film l'a  inspiré pour concevoir le monstre mi homme / mi poisson, dont tombe amoureux la femme de ménage muette (délicieuse Sally Hawkins), et sans doute les méchants sont un peu trop méchants (mais Michael Shannon reste un acteur prodigieux, capable d'apporter de la nuance à un personnage qui en manque un peu)....
Mais ces (mineures ) réserves balayées, l'on prend un vrai plaisir devant la beauté formelle de l'ensemble et devant la solide  et sublime  histoire  d'amour entre deux solitudes  que nous raconte Guillermo...
 
306265
 On aime que le scénario  nous amène sur plein de rives différentes :  le mélodrame amoureux- un genre que j'aime tant quand il est touchant comme celui la ; le film fantastique de série B, voire Z, le film d'espionnage, la comédie musicale,  la chronique sociale de l'amérique des années 50 raciste et homophobe...
 
Contrairement à tous ces films américains récents acclamés partout et qui ne nous racontent pas grand chose d'intéressant- (au hasard A ghost Story/ A beautiful Day/Les Proies/ Good Times/ Phantom Thread)  je trouve sincèrement qu' il y a dans ce film un vrai sens du récit  et une mise en scène vraiment  formidable , donc pour moi,  il y a totale adéquation entre la forme et le fond et ça  "j'achète" comme dirait l'autre abruit...
Sincèrement, qui, à part les grincheux et ceux qui sont allergiques aux belles histoires d'amour  (les mêmes?) puissent faire la moue devant ce très beau film de cinéma?
Assurément,  les autres ne bouderont pas leur plaisir  devant ce César du Meilleur film 2018..
Filou B

deltoro

 
Et puis quand même, n'oublions pas que  lors du dernier Festival Lumière à la soirée d'ouverture on a dansé avec Guillermo qui jouait les mariachis  d'un soir et rien que pour cela, on ne peut qu'adorer votre Shape of the water et vous dire bravo !!
 
CONTRE : UN SCENARIO BÊTE COMME CHOU

shape1-e1507823152224 Finalement, cher Filou baz'art, je suis très déçu : tu as beau jouer les anticonformistes et défendre généralement Lelouch et autres cinéastes que les vrais cinéphiles détestent, je m'aperçois, non sans stupeur,  que  tu aimes aussi et surtout les films prévisibles et ultra consensuels... Parce que franchement, cette  "forme de l’eau", je l'ai vraiment trouvé tartignole avec son scénario ultra téléphoné...

De belles images soignées et avec une belle lumière verte ne font pas toujours un bon film et d'ailleurs, c’est un peu le problème récurrent avec le cinéma de Del   Toro : on a à faire à .un bon faiseur qui n’a pas grand chose à dire,  ou  alors qui répète ce qui a été dit des multitudes de fois....

Résultat de recherche d'images pour "la forme de leau"

"La forme de l'eau",  ce n'est rien de plus qu' Amélie Poulain pendant la guerre froide,  ou alors si vous préférez,  la Belle et la Bête ont piscine aujourd'hui....

Guillermo,  il est vrai que vous étiez sympa comme tout au festival Lumière et on a pu voir combien vous savez manier la gratte, mais soyons sérieux,  vous n'êtes pas allé bien loin pour écrire cette histoire dans laquelle  les femmes de ménages muette ou noires sont toutes gentilles, et où les chercheurs sont  soient méchants, soient russes soient les deux et tout cela pour nous dire quoi, au fond :  que le vrai monstre n'est pas celui qui ressemble physiquement à un monstre, merci pour l'audace, Guillermo! ...

On se demande quand même si vous n'avez pas détéré un scénario écrit au second degré par Dalton Trumbo pour Richard Fleicher, tant tout cela sonne Hollywood 1952 et pas du tout Cinéma américain des années  2010 innovant et moderne comme on aimerait plus en voir sur nos écrans ..

 Une pluie de questions s'abattent alors sur mes pauvres petites épaules : Pourquoi tant de talent pour si peu...?? Pourquoi autant d'Oscars dimanche soir?  Et pourquoi le Lion d'Or à Venise??? ...

Cher Filou, toi qui décrie parfois à tort et à travers le cinéma américain, et vous, chers  lecteurs de Baz'art que je sais bien plus avisés que le maitre de ces lieux, vous désirez voir sur nos écrans un film qui raconte une belle histoire avec simplicité tendresse et surtout  un cinéma pas  prétentieux pour deux dollars.?. Oui?

Dans ce cas, courez voir alors "Lady Bird" de Greta Gerwing,  et oublier cette "forme de l'eau"  sans odeur et sans saveur, bref qui ressemble ni plus ni moins qu'à un verre d'eau même pas gazeuse.... 

Michel D

Commentaires
Qui sommes-nous ?

Webzine crée en 2010, d'abord en solo puis désormais avec une équipe de six rédacteurs avec la même envie : partager notre passion de la culture sous toutes ses formes : critiques cinéma, littérature, théâtre, concert , expositions, musique, interviews, spectacles.

Visiteurs
Depuis la création 7 731 704
Festival du Film de Royan

La 4e édition se déroulera du 3 au 8 décembre 2024 aux cinémas Le Lido de Royan et Le Relais de Saint-Georges-de-Didonne. Jimi Andréani et Jean-Paul Enna, les programmateurs du Festival, ont concocté une sélection de films en avant-première de grande qualité sur la thématique sociétale.

Le jeune public aussi, du CP à la terminale, découvrira 11 films, du long métrage au film d'animation… sur la même thématique lors des séances scolaires. Le Festival les invite à partager des émotions en regardant un film sur grand écran et à vivre pleinement cette expérience de manière collective.

Une nouveauté cette année, la création d’une compétition jeunesse avec un choix de films spécifiques adaptés au niveau scolaire des élèves.

.https://festivalfilmroyan.fr/

 

 

Festiv.iel au Théâtre de la Croix Rousse

Le TXR organise la 4e édition de Festiv·iel, son temps fort annuel dédié au féminisme inclusif, aux cultures queer et aux questions de genre et de sexualité.

4 spectacles inédits vont déplacer le regard du public sur le sexisme ordinaire, les violences sexuelles, les communautés racisées queer, en créant de nouveaux imaginaires subversifs, drôles et joyeux.

https://www.croix-rousse.com/

À partir du 27 novembre 7 JOURS, 7 FILMS JAPONAIS EN AVANT-PREMIÈRE À travers toute la France

Le Festival du cinéma japonais LES SAISONS HANABI de retour à partir du 27 novembre, à travers toute la France

https://www.hanabi.community/les-saisons-hanabi-2024/

 

Newsletter
149 abonnés