EUFORIA : le cinéma de Valéria Golino entre bienveillance et tendresse
Reconnaissons un terrible aveu : Valéria Golino fait partie de mes fantasmes de jeunesse depuis "Rain Man" dans lequel elle jouait la fiancée italienne de Tom Cruise, confronté à Dustin "OH Oh" Hofman en frère autiste.
Depuis, la petite fiancée italienne a bien grandi, elle a même la cinquantaine- mama mia, elle a continué à illuminer certains films (Respiro ou récemment les Estivants de la franco italienne Valéria Bruni Tedeschi) et s'est même lancée dans la réalisation de longs métrages .
Ainsi, son premier long, Miele était une. oeuvre sensible et pleine de tact, qui ne nous infligeait aucun dogme ni leçon de morale sur le sujet de l'euthanasie .
Après Mielle, le second long métrage de Valéria Golino "Euforia" aborde encore la question de la mort avec énormément de dignité et de sensibilité par un très beau film .
L'intrigue ausculte la relation entre deux frères tellement dissembables, qui ont partagé beaucoup, entre les rires de l'enfance et les tourments de l'adolescence et, qui une fois devenus adultes vivent dans deux mondes ,qui ne se confrontent plus.
Avec la maladie de l'un d'entre eux, chacun va tenter d'entrer dans le territoire de l'autre, mais va s'apercevoir que rentrer dans un ivers sans posséder les clés et les codes n'est pas chose aisée.
Ce sont ces maladresses et ces belles intentions que Valéria Golino essaie de capter et il y réussit parfaitement, en filmant, soit en plans serrés, soit dans des plans larges où la beauté de Rome est particulièrement prégnante, ces regards complcies , ces maladresses et ces belles hésitations entre ces deux frères qui vont tenter de s'aimer à nouveau avant qu'il ne soit trop tard.
La cinéaste dessine de beaux personnages complexes , forts en apparence mais très fragiles à l'intérieur avec beaucoup de justesse et de pudeur, avec des acteurs formidables, dont un Riccardo Scarmacio (compagnon à la ville de la réalisatrice ) , épatant dans un rôle a priori de tous les excès.
"Euforia » se fait particulièrement touchant par cette tendresse infinie et cette bienveillance qui caractérise ce beau film, entre rires et larmes.