LEILA ET SES FRÈRES : notre palme du cœur cannoise arrive enfin en salles !
Le Palmarès du dernier festival de Cannes n'a pas fait que des heureux et a suscité, peut etre encore plus que les autres années, son lot d'incompréhension dont l'absence au palmarès du Leila et ses frères de de Saeed Roustaee est assurément la plus criante illustration.
En effet, l'idée que Vincent Lindon et son jury n'ait pas voulu ou n'aient pas su célébrer les nombreuses qualités de cette œuvre fleuve aussi intelligente que puissante aussi drole que poignante nous a assez sidéré...
Un immense film à voir au cinéma dès le 24 août prochain pour vous faire votre propre avis sur la question :
Après le déja génial La loi du téhéran, sorti l'an dernier sur nos écrans Saeed Roustaee :avait marqué les esprits et on s'était dit qu'un grand nom du film noir était arrivé.
Or, avec « Leila's Brothers », le le réalisateur a le mérite de ne pas chercher s’inscrire dans le genre du polar pour revenir au cinéma social et politique, genre qu'il chérit particulièrement et qu'il assume pleinement avec la même maitrise que pour son précédent long métrage , flirtant souvent avec les archétypes sans jamais tomber dans le manichéisme.
Leila et ses frères, fascine par l’extrême densité de son écrit qui parvient à exploiter les presque trois heures de film nous montrant sans didactisme aucun un Iran étranglé par la crise économique et les dérives du patriarcat.
On pense énormément au cinéma d'Asghar Farhadi devant la mécanique narrative les longues scènes dialoguées au cordeau et une sorte de tragédie familiale qui vire au jeu de massacre et parsemé d'un humour noir vraiment ravageur, et l'on se dit qu'on préfère définitivement cette veine du cinéma iranien là, que la plus contemplative et épurée de Panahi et Kiarostami.
Donnant à sa tragédie familiale énormément d'impact , Roustaee travaille ses scènes dans la durée, avec des plans-séquences, d'une incroyable virtuosité et d'une belle incandescence ( on pense à la géniale scène du mariage, scène pivot du film que n'aurait pas renié un Coppola des grandes heures) .
Cette très riche fresque familiale intimiste sur les espoirs d'une génération sacrifiée et empêtrée dans les traditions de son pays et de ses patriarches. est un vrai chef d'oeuvre.
Il ne faudra surtout pas rater Leila et ses frères en salles ni l'oublier ce coup ci des palmarès de fin d'année.